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Info Citoyen

Si Versailles nous était conté

Nov 30, 2015

CAP sur la COP à Versailles

Le 14 juillet 1789, le peuple parisien se soulève, c’est le début de la révolution.

Début octobre, un convoi venu de Paris à Versailles réclame à Louis XVI du pain, convoi bientôt rejoint par celui de la milice populaire pour demander la légitimation d’un régime démocratique, et des droits de l’homme.

Le lendemain, la Garde Nationale arrivant trop tard, le château est envahi par un groupe de révolutionnaires violents et le roi est ramené à Paris. Après un âge d’or de courte durée, et sous les contraintes financières et politiques, cette première révolution fût dévoyée par les sectarismes, doctrinaires et religieux, le bellicisme étranger, et les égoïsmes de tout poil, qui finirent par plonger le pays dans la terreur, la dictature impériale, et la guerre.

Après les vicissitudes et résurgences que connut la démocratie française pendant deux siècles, et suite à la capitulation du second empire devant la Prusse,  un autre mouvement insurrectionnel se déclencha en mars 1871 : la Commune de Paris, libertaire et autogérée.

Inadmissible pour le pouvoir central bourgeois qui, cette fois en sens inverse, se réfugia à Versailles avec administrations et armée. Pour lancer 2 mois plus tard une répression aboutissant à la « semaine sanglante » : 17.000 morts, et 4.000 déportés en Nouvelle Calédonie.

Au 21ème siècle, sont-ce les réminiscences de ces évènements passés qui ont effrayé notre gouvernement ? Toujours est-il que cédant à la psychose anti-terrorisme, il a perdu le sens des réalités et s’enfonce dans une politique du toujours plus liberticide. Les évènements du 13 novembre, certes tragiques et révoltants, mais sans commune mesure avec ceux rappelés ci-dessus, justifient-ils de susciter un « Patriot Act » à la française ? Et d’en profiter pour mettre sous le boisseau les mouvements contestataires, « désobéissants » peut-être mais pas tous, et surtout écologistes dans l’âme. La prolongation (au Congrès, à Versailles, justement) de l’état d’urgence promulgué semble être le signe politicien d’un « Etat d’urgence » aux abois devant le risque de voir gâchée sa parade de la COP21, et celui d’une déroute électorale. Est-ce une raison valable pour amplifier, propager, et exploiter la paranoïa sécuritaire ?

Toujours est-il que ce samedi 28 novembre, à Versailles, ce sont des convois venus cette fois des provinces, partis depuis longtemps pour certains, retardés, déviés, harcelés parfois par « les bleus », qui y sont arrivés. Libertaires sans aucun doute, pour protester contre un ordre économique qui obnubilé par l’argent, a raté la mondialisation. Ecologistes surtout, pour réclamer des objectifs et des actes compatibles avec notre futur climatique et alimentaire, et pas les faux semblants des « green-washers » de la COP21.

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Alors ces « désobéissants », qui « ne lâchent rien » devant les directives absurdes et les grands projets déraisonnables, qui ont bravé l’autoritarisme en faisant preuve de pugnacité, d’imagination, et d’organisation, ne nous donnent-ils pas une leçon d’espérance ?

 

 

Le plus bel hommage qu’on puisse rendre à nos morts, ce n’est pas le pathos, ce n’est pas la vengeance, c’est de vivre sans les oublier ni oublier les causes du drame. Et ils sont vivants, ces jeunes enthousiastes à la tête bien faite et au cœur large, et ces anciens toujours verts dressés sur leurs bicyclettes, qui s’indignent de la dérive d’une société qu’ils ont connue humaine.

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Ils regrettent quand même un peu la désaffection relative d’une tranche d’âge intermédiaire : celle qui, sans vélo, reste le « nez dans le guidon » dans la compétition exacerbée du travail et de l’emploi. Mais certains de ceux-là ont aussi rejoint en voiture le convoi samedi : un beau bouchon, mais sous le soleil, « on est heureux Nationale 10 ! »

 

Et sur la Place d’Armes, s’est déroulé la cérémonie de clôture de la convergence des convois : une mise en place rapide car bien rôdée des installations, puis pique-nique et « banquet » festif, servi par les « cantines » mobiles, expertes dans l’art de rendre savoureux les plats végétariens, suivi d’écoute de paroles des différents horizons de lutte : « Nous ne nous battons pas pour la Nature … nous sommes la Nature qui se défend !». Paroles de France bien sûr, et même d’Allemagne (mine de charbon géante à ciel ouvert) et de Finlande (centrale nucléaire). Le rétablissement du contrôle des frontières serait-il perméable ?

Pique-niqueMeeting

Et pour finir, une séance récréative : le crieur du haut de sa tribune lit des messages humoristiques, parfois en se tournant vers les CRS alignés derrière, pour eux avec un mégaphone parce qu’eux, ils ont l’habitude … ; ce fût donc un chaleureux meeting s’éteignant en dansant avec le froid du soir et par un remballage aussi efficace que l’installation. Place nette et dispersion.

La criée

La tournure de l’évènement « CAP sur la COP » a ainsi pris une dimension inespérée vendredi, symbolisée par cette banderole rouge.

Rappelons quand même qu’après le bouclage de Villiers-le-Bâcle, où (suite à l’interdiction de manifester à Paris) se préparait à la ferme un accueil solidaire des « marcheurs » ( désormais en vain), les militants écologiques locaux avaient donné une conférence de presse à Palaiseau pour protester contre un Etat « pompier-pyromane ». Alors, sans doute pour faire la part du feu, le Ministère de l’Intérieur a laissé le convoi arriver et s’installer à Versailles.

NDDL & PsS en lutte

Peut-être le ministre se mordait- il les doigts des mesures d’exception disproportionnées et ridicules prises sur le Plateau de Saclay (décidemment placé sous le signe de la démesure) ?

 

Laissé arriver et même facilité, car la circulation de ce convoi, permise cette fois par la préfecture des Yvelines, elle, a été « accompagnée » par la police, dont les motards, aux carrefours, intimaient le respect aux automobilistes énervés qui auraient bien bousculé les baliseurs cyclistes.

Facilité quand même non désintéressée, avec l’énorme téléobjectif à distance, et un photographe chauve et barbu, en civil dans la foule, aperçu précédemment près d’une moto de police. Car certains participants arboraient des signes ostentatoires de « zadiste » : masque ou foulard sur le visage. Ni « islamique suspect », ni « noir anarchiste », mais ils ont leurs raisons de ne pas être catalogués ou identifiés ; les « désobéîssants » tombent assez souvent sous le coup d’une sanction judiciaire. S’en trouvait-il le lendemain parmi les « black-blocs » de la place de la République ? Certainement pas en majorité mais peut-être quelques-uns qui auraient risqué alors d’offrir sur le plateau (des médias) une aubaine pour discréditer leur mouvement. Alors interdisons-nous une généralisation abusive, toute collectivité a ses moutons noir, même celle des gens « honnêtes », « bien pensants » et légalistes. Et d’ailleurs qu’a donc montré l’état d’urgence ce dimanche ? Qu’on pouvait déployer des forces de l’ordre en nombre, perquisitionner et assigner à résidence sans jugement un millier de personnes, en mettre en garde à vue une centaine, interdire la manifestation, sans pour autant empêcher des troubles d’éclater.

A Versailles au moins, sans interdiction péremptoire et avec une police restée discrète et sobre, tout s’est bien passé.

Totem Villiers

Pendant ce temps-là, sur le Plateau (de Saclay), certains tremblent encore de voir planer le spectre d’une « ZAD » sacrilège au culte du « Grand Paris ».

Une direction de Grande Ecole de « têtes bien pleines » est allée jusqu’à diffuser une circulaire intérieure mettant en garde contre « des manifestations hostiles … des actions violentes », l’enracinement d’une Zone à Défendre …

Et elle a même mis en place une adresse mail de délation !

Une crèche de Vauhallan a reçu la visite de gendarmes avertissant de la venue de manifestants voleurs. Voleurs de jardins, pourquoi pas voleurs d’enfants non plus ?

En repensant à tout cela, et comme disait l’impertinent Coluche (qui nous manque bien) :

« J’me marre » …

 

Info Citoyen

De la démocratie participative – CDT bis

Nov 22, 2015

En ce vendredi 13 qui restera tragiquement ancré dans nos mémoires, en sortant de la réunion publique d’Orsay, la stupeur engendrée par les évènements de Paris a submergé la stupéfaction qu’avait laissée cette réunion chez de nombreux participants. Mais aujourd’hui j’estime nécessaire de reparler de nos préoccupations locales : le Contrat de Développement Territorial Paris-Saclay Territoire Sud.

La réunion publique fut édifiante : pas pour mieux connaitre le CDT « actualisé », mais par la façon dont est menée la nouvelle enquête publique. Après la réunion du 15 octobre, où l’ambiance fut éminemment contestataire, nous avons eu droit cette fois à une séance de « resserrage de boulons » :

Mme Sylvie Denis- Dintilhac, présidente de la commission d’enquête, d’entrée de jeu, a fixé sa règle du jeu :
– l’enquête est une enquête complémentaire, elle ne doit porter que sur les évolutions du CDT
– la nouvelle commission ne se sent pas engagée par le travail de la commission précédente
– le métro fera l’objet d’une autre enquête et ne doit pas être remis en cause dans l’enquête CDT
S’en est suivi une réunion très encadrée et irritante, où les questions sérieuses portées par les associations ou collectifs n’ont reçu pour l’essentiel que des réponses dilatoires : généralités, incantations, diversion, pour traiter du bilan financier, des logements, des circulations douces, de la circulation routière, des transports en commun, de la qualité de l’air, de la gestion des eaux.
J’en donne pour exemple une expérience personnelle :

Suite à la déclaration de M. Michel Bournat, président de la CAPS, comme quoi il ne fallait pas parler de « ville nouvelle » pour une simple « extension de quartiers » des communes de la frange sud, ma question fut la suivante :

«  Je voudrais poser un problème d’arithmétique à propos de logements :

         Le CDT énumère la construction de 9.450 logements familiaux (dont 700 dévolus à Saclay) et de 8.000 logements étudiants soit un total de 17.450 (on peut donc supputer presque 30.000 nouveaux habitants, soit environ le double d’Orsay et 10 fois Saclay).

          Les porteurs du projet citent, dans leur réponse à l’avis de l’Autorité environnementale (Ae) un scénario conduisant à 2082 logements par an et ceci sur 10 ans (soit 20.820 au total), puis évaluent les besoins en béton et granulats pour 29.000 logements.

         Sachant que l’objectif préfectoral est de 2.400 logements par an pour le territoire de la CAPS (24.000 sur 10 ans), quel sera le nombre de logements construits : 17.450 ? 20.820 ? 24.000 ? ou 29.000 ? »

M.Bournat ne s’est pas démonté pour répondre qu’il ne confirmait que les logements familiaux, et qu’il ne savait pas où j’avais pu trouver les autres.

Un comble pour un membre éminent du comité de pilotage du CDT … Les données se trouvent dans le CDT (pages 22 et 23) et pages 12 et 24 de la réponse à l’avis de l’Ae, document du dossier d’enquête et cosigné par la CAPS !
Et malgré mon insistance, l’on ne m’a pas accordé de droit de réponse.

Imaginez aussi la colère de cet agriculteur de Villiers-le-Bâcle quand on l’a empêché de parler du métro en interrompant brutalement 7 fois sa question ! Alors que la ligne 18 est élément du CDT, fiche 2, qui parle même de son « intégration paysagère » (page 47).
Sans compter un certain dédain quant à l’expression maladroite de citoyens ordinaires, qui manifestent leurs inquiétudes, par exemple devant l’absence de traitement des nuisances sonores de la RN118 à Saclay …
Seul point positif : Michel Bournat a annoncé que les élus avaient voté pour demander une étude du téléphérique (la lettre ouverte des 34 signataires semble avoir porté).
La conduite de cette réunion fut donc aux antipodes de la demande présidentielle d’amélioration de la démocratie participative, qui avait conduit le 3 juin au rapport du sénateur Alain Richard.

A la suite de l’actualisation en catimini du CDT qui, dans l’essence, n’a pris en compte que les demandes des maires des Ulis et de Palaiseau, nous avons assisté à une belle illustration de la reprise de pratiques contestables dans l’application des procédures d’enquête publique, malgré la recommandation n° 5 de la précédente commission d’enquête.

 

Alors devant cette rigidité annoncée, nous n’avons plus que 6 jours pour affûter nos avis et les déposer le 28 au plus tard :

  • Sur les registres en mairie (au besoin, présence de commissaire enquêteur mercredi).
  • Sur le registre électronique de l’enquête

On peut consulter les contributions nouvelles déjà déposées et si l’on ne veut pas que passent à la trappe les critiques sur le CDT initial qui restent d’actualité, il faut les reformuler. De préférence, faire des dépôts séparés point par point en mentionnant explicitement à chaque fois favorable/défavorable, pour ne pas laisser place à une interprétation globalisante subjective.

Soyons « acteurs », pas « spectateurs » !

Info Citoyen

Une société de la violence. A Saclay aussi ?

Nov 9, 2015

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Il y a à peine plus d’un an, à Sivens, Rémi Fraisse mourait à 21 ans. Ce n’était pas un « anarcho-libertaire » mais un jeune botaniste. Certains ne se sont pas privés de dire (en termes moins choisis) : mais qu’allait-il donc faire dans cette galère ? Simplement, Il participait à une manifestation contre la dévastation d’un espace naturel par un Grand Projet qu’il jugeait inutile. La violence ne venait pas de son fait, mais de forces « de l’ordre » qui concluaient ainsi dramatiquement un mois de brutalités envers les squatters de la ZAD du Testet (leur zone à défendre).

A la suite du sociologue et philosophe Edgar Morin, nous devons prendre conscience que notre civilisation est en conflit ouvert. Conflit entre les valeurs productivistes du siècle dernier, et celles qui tentent d’émerger pour répondre aux crises prévisibles : changement climatique, danger énergétique, pénurie alimentaire.

Je ne me lancerai pas dans une diatribe contre le capitalisme, il y des sources plus talentueuses que moi pour se renseigner. Mais on peut comprendre que des « élites » qui sont pour la plupart nées pendant les trente glorieuses, et dont les plus jeunes ont été éduquées par la doctrine néo-libérale, tendent à pérenniser le système qui les a promues.

Luttes pour la vie

Nous vivons désormais dans une société qui n’a retenu du darwinisme que le « struggle for life ». Ce type de combat de sélection pour la vie n’engendre-t-il pas une violence subie par les perdants (chômeurs, jeunes, nouveaux pauvres) ? Violence aussi d’ailleurs pour beaucoup de ceux qui sont encore préservés (insécurité de l’emploi, course à la rentabilité, mal être).

Devant l’injonction paradoxale entre exhortation à la consommation et paupérisation accrue, comment s’étonner de la recrudescence des atteintes à la propriété, et des révoltes passées dans les « quartiers » de nos banlieues ? Mon propos n’est pas d’excuser les délinquants par nature, mais la répression ne résout pas le problème de fond et fait enfler l’abcès en entretenant l’antagonisme. Reste qu’en maintenant temporairement l’ordre établi, elle tranquillise l’électorat (ce qu’il en reste).

D’ailleurs plus personne ne s’étonne, la violence est aujourd’hui banalisée : par la presse, par les séries télévisées, par le jeu vidéo … Tout le monde veut voir du sang, à condition qu’il soit virtuel. Le monde entier est un bain de sang, mais pas virtuel pour les victimes : idéologies, avidité, petits chefs, opprimés, migrants … Guerres et conflits n’arrêtent pas. N’est-ce pas le signe que la domination d’un système occidental malade n’est pas supportable pour les pays du « sud » ?

Dans notre bulle européenne, on se croit à l’abri en renforçant nos outils sécuritaires, dont la floraison prend pour alibi cette violence généralisée. Doit-on continuer d’accepter une dérive devenant franchement liberticide, qu’elle soit rose, bleu, ou bleu-marine ? Benjamin Franklin aurait dit : « ceux qui sont prêts à abandonner une liberté fondamentale, pour obtenir temporairement un peu de sécurité, ne méritent ni la liberté ni la sécurité ».

Luttes pour la liberté

C’est donc un autre paradoxe que les lois et directives visent au formatage du comportement des individus alors que l’individualisme est exalté dans le cycle production/consommation, avec du pain (un peu, dur à gagner), et des jeux (beaucoup, pour oublier). C’est une autre source de conflit car tout le monde n’est pas enclin à cette docilité, ni contaminé par le virus du « chacun pour soi ». En particulier chez les « vieux », qui savent encore ce qu’était le Programme du Conseil National de la Résistance, et chez les « jeunes » en quête d’espoir pour les années qu’ils vont vivre. Alors ils protestent contre le désengagement de l’Ėtat, la capitalisation du système social, les énergies fossiles, l’agro-business. Ils réfutent la stratégie de survivance des acteurs politiques et économiques qui prétendent maîtriser les crises par un green-washing qui bat son plein pour la COP21.

Pour ces contestataires, la croissance n’est plus une panacée soutenable à l’infini, inventer véritablement le « moderne », c’est se tourner vers un modèle civilisationnel différent (souvenons nous que l’ile de Pâques est morte de son obstination). L’objet n’est pas un retour vers un passé arriéré, mais d’aller vers « une alternative humaine d’avenir ». Darwin avait parlé aussi de mutations et de symbioses.

Et faute de vrai débat public, la situation devient violente entre des entreprises qui tiennent à « lifter » par la technique leur modèle productiviste, et des activistes militants qui défendent une autre conception de la société et de l’aménagement du territoire (faucheurs volontaires, Confédération Paysanne, GreenPeace …). Et l’Ėtat n’est pas en reste pour poursuivre en justice les assimilés « casseurs », mais aussi les désobéissants civiques.

Luttes pour le territoire

Car une autre forme de violence est l’imposition aux citoyens de Grands Projets présentés comme d’intérêt public. Dans notre pays qui est endetté jusqu’aux yeux (une année de PIB !) il y a une cinquantaine de ces GPII (grand Projet Inutile et Imposé). Partout sur ces projets sont artificialisés des centaines d’hectares précieux pour leur captation de carbone : espaces naturels, forêts, et terres agricoles. A l’occasion donc de la COP21, pour manifester à Paris contre ces actes qui contredisent la parole officielle, des convois viendront de certains territoires en lutte : Roybon, Bure, Notre Dame des Landes

Et là ça nous concerne directement : une étape de regroupement des convois est prévue sur le Plateau de Saclay. Ils auraient pu choisir Europa City à Gonesse, mais Saclay est sur la route venant de l’ouest. Il faut dire aussi que la démesure du Grand Projet Paris-Saclay et son empreinte écologique, ça n’est pas mal non plus comme valeur symbolique.

Le tocsin

Alors les Renseignements Généraux paniquent et la presse rameute l’opinion : des Black Blocs pour saccager le centre de recherche et d’enseignement scientifique de visibilité mondiale !

Des « anarcho-libertaires », il y en aura certainement dans les convois, mais aussi de ces « écolos » qui prônent le «  vouloir vivre ensemble », et des membres d’organisations contestataires mais respectables. Il serait étonnant que si près du but, ces derniers laissent dégénérer des velléités de débordement.

Quant aux Black Blocs, ne fantasmons pas. Que viendraient-ils se perdre à Saclay quand leur cible est certainement Paris. Et que la France rétablit le contrôle aux frontières à partir du 13 novembre !

En m’interdisant de penser à un plan machiavélique (qui consisterait à susciter la violence pour discréditer les mouvements de lutte), je crois que le risque peut venir aussi des autorités :

  • interdire le parcours ou en imposer un inacceptable,
  • blocage ou fragmentation du convoi par les forces de l’ordre,
  • et il n’y a pas que certains manifestants qui rêvent d’en découdre.

Que craignent Thalès, Areva, Danone, et autres centres de recherche ? Rien en fermant la RD128 y accédant et en disposant un cordon de garde aux entrées du CEA.

Le mieux serait donc de ne pas interférer maladroitement sur un parcours où quand même quatre maires ont une cause à défendre : l’enterrement du métro !

Info Citoyen

ZAD du Plateau de Saclay – La presse en parle

Juil 29, 2015

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Le samedi 18 juillet s’est produit à Villiers-le Bâcle un évènement qui a été relaté dans les journaux régionaux, une « opération Césarion » en quelque sorte :

Ce dernier article comportait aussi une déclaration de la Préfecture, que le GRACOPS1 a tenu à commenter, toujours dans les colonnes de l’Essonnien. Le commentaire publié comportant quelques défauts de mise en page, il est reproduit ci-après in extenso :

 

ZAD du plateau de Saclay – Commentaire du GRACOPS1 sur la réponse préfectorale

Une tentative de constitution d’une ZAD démantelée ? Félicitons nous de l’intervention efficace d’une escouade de gendarmerie empêchant une dangereuse bande d’activistes en short et chapeau de paille de dresser une cabane symbolique dans un champ.

Ceux-ci n’avaient pas pris la peine de demander une autorisation de travaux, inspirés peut être par l’article 29 de la loi Macron, qui permet de ne plus faire démolir les constructions illégales autorisées abusivement en zone agricole. Ils croyaient naïvement que l’accord verbal du maire suffisait. Gageons donc que les autorités feront preuve de la même vigilance envers la ferme-usine de Drucat qui a outrepassé les surfaces du bâti de son permis de construire et exploite actuellement 220 vaches de plus que son autorisation …

Mais passons l’anecdote, et citons : « Le préfet de l’Essonne, au nom de l’intérêt général, regrette et condamne les désinformations. Il rappelle que la République garantit, tout au long des procédures, l’expression démocratique de toutes les opinions dans le cadre des lois et règlements. »

Tout à fait d’accord avec lui dans le principe, sauf que dans les faits, l’Opération Paris-Saclay n’est pas un modèle du genre.

Que penser de l’information du public effectuée par les « interlocuteurs en responsabilité » ?  Leurs « actions de communication » sont bien les mots justes car elles utilisent les techniques de la communication publicitaire : slogans, « story telling », glorification de la compétition, onirisme de la grandeur, incantation sur l’intérêt national. Techniques appropriées pour vendre l’idée du projet en faisant rêver l’inconscient collectif. Il n’y a qu’à relire le texte de la préfecture pour entendre une variation bien jouée de la partition. La glose sur plus de 2400 hectares de terres agricoles protégées omet que sur le Plateau, c’est seulement 2333 ha, le reste étant hors OIN et dans les vallées. Et elle attribue à l’Etat une « attention toute particulière » alors qu’il avait été contraint par la lutte associative locale à n’en massacrer que 400 ha au lieu de 1000. A l’aube de la COP212 à Paris, le bilan carbone de cette urbanisation vaut bien d’être lauréat d’un fonds ministériel d’un demi-million d’euros pour la croissance verte !

Quant à la désinformation condamnable ? C’est celle pratiquée par des opposants qui se permettent de discuter la notion d’intérêt général et ne cessent de stigmatiser le projet, lui reprochant des incohérences et une démesure inutiles, ainsi que l’autoritarisme autiste qui l’impose. Car malheureusement pour le confort de l’Etat et de sa technostructure, il existe sur le territoire une intelligence collective qui regroupe des individus compétents et qui, avec des moyens le plus souvent bénévoles, recoupe les études contradictoires et propose des solutions alternatives. Outre les associations majeures et reconnues comme « Terre et Cité » et les AVB3, l’exemple significatif est celui de COLOS4 qui publie sur son site internet des réquisitoires implacables, dont le dernier en date porte également sur cette réponse préfectorale.

Parlons donc de l’expression démocratique garantie par les procédures de la République. Le cas d’école est celui de l’Enquête Publique sur le CDT5 Paris-Saclay Territoire Sud. A l’issue d’un travail de compilation remarquable, la Commission d’Enquête a émis un avis défavorable le 23 avril 2015, rendant justice à la contribution des centaines de citoyens ayant participé. Mais ce cas exceptionnel tranche avec la succession d’enquêtes partielles morcelant le projet pour échapper aux critères d’un vrai débat public, et où les commissaires enquêteurs n’ont pas eu le même courage. Pour preuve récente, celle pour DUP6 du secteur de Corbeville : sur un dossier inconsistant, malgré les contestations fondées dont celle de la Chambre d’Agriculture interdépartementale d’Ile de France, l’avis rendu est favorable, sans l’ombre d’un commentaire ni de recommandations.

Pour revenir au CDT-Sud précité, la recommandation n°5 de la Commission d’Enquête était de « renforcer substantiellement la concertation, pendant la période d’actualisation, de finalisation et d’adoption du CDT, ainsi que pendant le suivi de sa mise en œuvre en créant un mécanisme de concertation ». L’EPPS7 travaille sur l’actualisation de ce CDT depuis juin, le comité de pilotage a été réuni le 10 juillet, ses 7 maires disposent d’une confidentielle copie de travail. Le préfet de l’Essonne, qui préside ce Comité de Pilotage, veut bien nous rappeler que la République garantit l’expression démocratique mais il ne donne aucune nouvelle sur le mécanisme de concertation recommandé !

Si les pratiques courantes d’application des lois et règlements sur les débats publics étaient satisfaisantes, pourquoi le Président de la République a t’il confié au sénateur Alain Richard une commission spécialisée du CNTE8, chargée de proposer des pistes de rénovation? En mars 2015, cette commission a procédé à l’audition de 12 représentants de mouvements d’opposition aux GPII9, puis à celle du Président de la CNDP10. Monsieur le Préfet pourrait s’inspirer de leurs propositions concrètes de modernisation de la démocratie participative.

Il y a en France plus de 50 de ces Grands Projets, tous antinomiques avec les objectifs de la COP21. Certains sont : emblématique comme à Notre-Dame-des-Landes, tragique comme à Sivens, bloqué comme à Roybon. Nous n’en sommes pas encore là sur le Plateau de Saclay, mais cabane ou pas, la trentaine de personnes du 18 juillet sont des lanceurs d’alerte loin d’être isolés. Notre territoire est bien une Zone à Défendre.

 

1 GRACOPS : Groupe de Réflexion et d’Action Citoyenne sur l’Opération Paris-Saclay

2 COP21 : 21ème réunion de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques

3 AVB : Amis de la Vallée de la Bièvre

4 COLOS : Collectif OIN Saclay, regroupant plus de 100 associations

5 CDT : Contrat de Développement Territorial

6 DUP : Déclaration d’Utilité Publique

7 EPPS : Etablissement Public Paris-Saclay

8 CNTE : Conseil National de la Transition Ecologique

9 GPII : Grand Projet Inutile et Imposé

10 CNDP : Commission Nationale du Débat Public

 

Info Citoyen

La fièvre monte à « El Plato »

Juil 10, 2015

Dans un pays imaginaire d’Amérique latine …

Euh, pardon, je me trompe de synopsis : l’éclosion de la rébellion, c’est ici et maintenant.

Depuis le lancement de l’Opération d’Intérêt National en novembre 2005, toutes les associations concernées par la sauvegarde de l’environnement du Plateau de Saclay avaient réagi. Les deux organismes aménageurs créés par les lois de 2010, l’Etablissement Public Paris-Saclay (EPPS) et la Société du Grand Paris (SGP), ne se sont pas distingués par une grande écoute de ces protestations, et ce qui devait arriver arriva : l’opération ne recueille pas l’assentiment du territoire.

Déjà le 12 mai 2012, une grande manifestation était organisée par le collectif « Enterrez le métro », qui dénonce le non-respect par la SGP de la promesse faite suite au débat public en 2011, pour la ligne verte du Réseau de transport public du Grand Paris , sur ce qui deviendra la ligne 18 du Grand Paris Express.

Et nouvelle manifestation le 9 avril dernier devant les locaux de la CAPS, pendant que dans la salle, le Conseil Communautaire votait une motion annonçant des actions contentieuses si ses demandes légitimes devaient rester ignorées par l’EPPS.

Car entre temps, les élections municipales de 2014 avaient changé la donne en remplaçant 3 des 7 maires du comité restreint qui avait validé le projet de Contrat de Développement Territorial Paris-Saclay Territoire Sud. Néanmoins, l’Enquête Publique a été menée sur le dossier CDT de 2013.

Journal de l’actualité récente :

  • Le 23 avril, coup de théâtre, la Commission d’Enquête Publique rend un avis défavorable, suivant objectivement les 676 avis d’associations et de citoyens. C’est un fait sans précédent dans l’histoire des CDT. Alors, pour que les recommandations de la Commission d’Enquête ne restent pas lettre morte, se monte un Groupe de Réflexion et d’Action Citoyenne sur l’Opération Paris-Saclay (GRACOPS).
  • Le 11 juin, réunion SGP de « concertation renforcée » à Magny-les Hameaux ; ambiance houleuse, colère d’agriculteur coupé de ses champs, mécontentement des riverains, protestation d’élus pas ou mal consultés.
  • Le 15 juin et ensuite, une lettre ouverte aux élus est remise par le GRACOPS dans les conseils municipaux des 11 communes de la CAPS.
  • Le 22 juin, l’EPPS annonce que le comité de pilotage du CDT a pris la décision d’actualiser le dossier pour le présenter à nouveau en enquête publique avant la fin de l’année.
  • Le 23 juin, lors de la conférence sur les transports par câble organisée par COLOS, le vice-président du STIF (Syndicat des Transports en Ile de France) s’indigne de voir autant de deniers publics gelés pour une ligne 18 de métro sous-employée alors qu’il seraient bien placés dans une desserte moderne Saclay-Courtabœuf s’appuyant sur un RER B amélioré ; message relayé vers la CAPS par l’UASPS.
  • Le 25 juin, le Conseil de la CAPS, à l’unanimité des présents, refuse de reprendre en patrimoine les équipements publics qui n’auraient pas fait l’objet d’un accord express des collectivités, dans et hors ZAC, au Moulon (délibération D2015-93), et à Polytechnique (délibération D2015-94).
  • Le 30 juin, le GRACOPS adresse une lettre ouverte au préfet de région et aux membres du Comité de Pilotage du CDT pour exiger une réelle concertation.

 

Et aujourd’hui ? Le Comité de Pilotage du CDT se réunit …

Info Citoyen

Aménagement du secteur de Corbeville

Mai 4, 2015

Le bulletin municipal « Saclay infos » ne pouvait pas faire autrement que de résumer a minima la motivation de ce projet de Déclaration d’Utilité Publique, aussi livrons nous à quelques commentaires.

La porte du CDT s’étant fermée provisoirement, l’EPPS revient par la fenêtre de la DUP. Il s’agit cette fois encore d’une enquête partielle, s’inscrivant dans une stratégie qui consiste à enfoncer coin après coin les éléments structurants de l’aménagement global projeté.

Le choix d’appuyer cette enquête publique sur un dossier simplifié permet à l’aménageur de présenter un projet approximatif, d’omettre une étude d’impact, et de limiter la durée d’analyse des citoyens. Il est d’ailleurs significatif que l’EPPS ne semble s’être « réveillé » qu’à 6 mois de l’échéance du gel des prix du foncier de la zone. Le projet était pourtant déjà conçu avec le CDT en 2013, et arguer maintenant de l’urgence de la procédure est une façon d’éluder le débat et la concertation.

150225 DUPC EPPS Carte

  • On peut s’étonner de cette prolifération d’équipements sportifs : déjà sur les deux ZAC (Polytechnique et Moulon), et maintenant sur Corbeville. A quand un PSG (« Paris-Saclay-Gif ») financé par des pétro-subsides ? On peut y voir aussi une réserve foncière qui ne tarderait pas à changer d’affectation (Zone d’Aménagement … Différé).
  • Après les 20ha pour la ZAC Polytechnique, c’est maintenant 50 autres hectares de terres agricoles fertiles attenantes à la ferme de la Martinière qui sont expropriables, en proposant une compensation par un droit d’exploitation de terres caillouteuses éloignées. Ceci et le transit d’engins seront particulièrement pénalisants pour l’agriculteur, et gênants pour les usagers d’une RD 36 qu’on imaginera très fréquentée dans ce contexte d’urbanisation.
  • L’estimation à 30 millions d’Euros du coût des acquisitions n’est pas que sommaire, elle est franchement énorme car terres agricoles et friches industrielles sont peu valorisées. Provision qui permettrait largement de quoi acquérir à l’amiable les propriétés privées, sans recourir à l’expropriation.
  • Parmi les « très nombreux avantages » vantés pour le projet, il n’est d’évident que la réhabilitation du délaissé de l’espace sud. L’innervation en voies de communication existe déjà ou est prévue par ailleurs. Le reste n’est que violons et novlangue chantant les mérites du Plan Campus en enrobant en fait l’implantation d’une ville. Urbanisation massive générant des inconvénients, auto-proclamés « pas excessifs », mais néanmoins réels et qui omettent la stérilisation de terres agricoles de proximité.

L’autisme de l’EPPS est stigmatisé par tous les acteurs locaux, y compris par la CAPS et par la Commission d’Enquête sur le CDT-Territoire Sud, alors il convient d’enfoncer le clou. Il est possible de réaménager l’espace de façon plus sensée, plus économe en imperméabilisation des sols, et plus respectueuse de notre environnement. Des propositions alternatives ont déjà été formulées. Elles pourront resurgir dans le cadre de la concertation effective prônée pour la révision de ce CDT, si la DUP est refusée en l’état.

L’enquête se clôt demain, mardi 5 au soir. Votre avis peut être recueilli en mairie ou par mail à l’adresse

[email protected]

A l’attention du Commissaire Enquêteur, M. Daniel Somaria.

Info Citoyen

Enterrer le Métro ?

Avr 16, 2015

Revenons sur la manifestation de Jeudi dernier, 9 avril,  qui réunissait environ 150 personnes.

Union des Associations de Sauvegarde du Plateau de Saclay

Union des Associations de Sauvegarde du Plateau de Saclay

Banderoles du Collectif "enterrez le Métro"

Banderoles du Collectif « enterrez le Métro »

Bâtiment de la CAPS au Moulon

Bâtiment de la CAPS au Moulon

 

Manifestation à l’initiative de deux organisations qui revendiquent l’enterrement de la ligne 18 (dite « verte » …) mais chacune avec son acception du terme :

  • enfouissement de l’ouvrage pour le Collectif « enterrez le Métro»,
  • abandon pour l’UASPS, au profit de solutions alternatives.

Mais les deux s’accordent pour juger le projet inacceptable dans sa forme actuelle :

Sur le plateau, de Saclay à Châteaufort, une saignée du gabarit d’un Boeing : 4 voies RD36, 2 voies TCSP, viaduc du métro, le tout en parallèle (en prime : une piste cyclable,  dans ces lieux bien agréables …).

On peut comprendre la colère des Villebâclais et des Castelfortains du Collectif, que cet axe tangente. Les Saclaysiens qui, bien qu’épargnés pour l’instant dans leur environnement immédiat, se rappelleront l’émoi du Bourg en 2006 devant le projet d’autopont de la RD36.

L’UASPS dénonce quant à elle un gaspillage d’argent public de par la démesure du projet étatique (voir son bulletin « la Voix du Plateau ») et propose de plutôt réhabiliter les réseaux ferrés existants dans les vallées pour y relier le Plateau par des transports souples ou innovants. Coût et délai moindres, besoins réels mieux satisfaits.

Une délégation des manifestants a été reçue par le Conseil Communautaire.

Dans la nuit, les Terres Fertiles, vous écoutent ...

Dans la nuit, les Terres Fertiles, vous écoutent …

Harm Smit, coordinateur COLOS/UASPS

Harm Smit, coordinateur COLOS/UASPS

Michel Bournat et Emmanuel Vandame

Michel Bournat et Emmanuel Vandame

 

Elle en est ressortie quelque peu dubitative :

  • D’abord de s’être fait reprocher de ne pas utiliser de bons moyens de communication avec la CAPS, laquelle faisait pourtant la sourde oreille aux revendications des maires concernés.
  • Ensuite de s’entendre dire que le trajet aérien Palaiseau-Saclay n’est pas négociable (impératif du 1er ministre ?). En dehors du fait que ce paysage mérite aussi de ne pas être gâché, cela hypothèque sérieusement la promesse de rediscuter de l’enfouissement après : il apparaît techniquement peu probable que le dénivelé puisse être absorbé sur la courte distance entre la gare de Saclay et Villiers-le-Bâcle.
  • Enfin, pas de rendez-vous avant un mois pour continuer à en parler.

Mais où sont donc passées les personnalités politiques qui soutenaient les 600 manifestants du 12 mai 2012 pour « enterrez le métro » ? Les élections passées, les motivations ont changé de bord. Que pèsent donc des riverains qui clament « NIMBY », même à juste titre ?

Et le collectif COLOS, dont fait partie l’UASPS, représente pourtant plus de 100 associations dans le périmètre de l’OIN. Avec des compétences manifestes et des analyses de qualité. Sera t’il plus écouté ?

Une lueur dans la nuit, une motion de revendication, sous-entendant des menaces envers l’EPPS, a été votée lors de ce conseil communautaire : pas encore du Michel Audiard, mais la CAPS se rebiffe …

En attendant l’enquête publique de janvier 2016, préparons-nous à suivre des débats animés en mai lors des réunions publiques SGP, dites de « concertation renforcée » :

  • le 12 à Versailles, le 18 à Antony, le 20 à Massy, le 26 pour le Plateau, et le 27 à Guyancourt.

Pour en savoir plus sur la contestation, voir les pétitions hébergées sur le site Cyber@cteurs :

Et pour garder la main avec les Enquêtes Publiques : en cours jusqu’au 5 mai, celle sur la Déclaration d’Utilité Publique de l’aménagement du secteur de Corbeville (DUP Corbeville). Attention, délai court et vacances scolaires, mais vous pouvez consulter les blogs associatifs habituels et adresser votre avis à :

[email protected]

Soyez nombreux à participer.

Info Citoyen

CDT Paris Saclay Territoire Sud – Répondre à l’enquête publique (bis)

Jan 15, 2015

L’enquête publique se clôt aujourd’hui à 18h.

Suite aux articles de décembre, vous avez sans doute déposé une contribution. Sinon il est bien tard pour vous motiver ou pour que vous détailliez. Vous pouvez encore transmettre votre avis par mail à Mme Catherine Marette,  Présidente de la Commission d’Enquête :
[email protected]
Cela peut être rapide, alors à vos claviers et n’oubliez pas de vous qualifier.
D’accord avec ce que vous avez déjà pu lire sur le sujet ? Pas de copier/coller intégral, les avis identiques ne seront comptés qu’une fois.
Pas d’accord ? Exprimez le, c’est la démocratie, profitez en !

Info Citoyen

Contrat de Développement Territorial – Répondre à l’enquête publique

Déc 14, 2014

La municipalité de Saclay, qui avait été sollicitée par La Charte AVB préalable aux élections municipales pour s’engager à une concertation  sur le CDT, a choisi de se limiter à la procédure légale minimum. Ce qui fait qu’ici ne s’est tenue aucune réunion publique d’échange sur les 54 fiches d’action du CDT préparé par l’EPPS (Titre III, page 34 et au delà), ni même sur les 10 fiches qui concernent directement notre commune : gare de Saclay/CEA (fiche 3 ) ; QoX et lisières (f. 5 et 8) ; Christ de Saclay (f. 21, 22, et 23) ; circulations douces (f. 20) ; RD36 (f. 25) ; déchets (f. 29) ; filières courtes (f. 43).

A défaut, le dossier d’enquête publique est bien sûr consultable en mairie, mais aussi sur le site de l’Etat en Essonne.

La seule réelle concertation menée par l’architecte urbaniste EPPS le fut avec les partenaires du Cluster et avec les signataires du CDT. En absence de véritable débat public, la porte ouverte vers les citoyens et avec le monde associatif fut surtout le site internet de l’EPPS pour consultation des avancées unilatérales du projet et dépôt à sens unique des objections. Le monde associatif a réagi par communiqués de presse et courriers vers l’EPPS, le préfet, et la Commission d’Enquête. Mais ce ne sont pas les ultimes réunions de présentation du CDT, à Orsay, Palaiseau et Bures, trop denses et magistrales, qu’on peut qualifier de concertation populaire.

La présentation d’Orsay a été relatée le 8 juillet 2014 dans monSaclay.fr par Dorothée Browaeys.

Alors qu’a donc de contractuel ce contrat ? Pas grand-chose car ce qui est soumis à l’avis citoyen, c’est une version ancienne, validée par un protocole signé par la CAPS et ses 7 maires concernés, dont trois ont disparu dans la tourmente des élections municipales, et que les nouveaux lauréats comptaient bien amender par motions modificatives.
Cette consultation sur l’ensemble du projet est de pure forme car trop tardive : l’aménagement est déjà lancé pour ses composantes essentielles suite aux différentes enquêtes élémentaires précédentes.

Pour faire passer la pilule, notons que ce CDT prévoit des équipements collectifs alléchants (collège fiche 37, lycée fiche 38, espace culturel fiche 39, hôpital fiche 49, centres de loisirs, etc …). Mais de l’aveu d’Antoine du Souich, directeur Développement Durable de l’EPPS, ces actions ne sont pas assorties de financement ! Donc ce CDT, sorte de « lettre au père Noël »,  n’est pas conforme au décret n° 2011-724 du 24 juin 2011.
Aurions-nous eu d’ailleurs autant besoin de ces équipements « structurants » sans l’énorme accroissement (50%) de population locale projeté ? Et combien nous coûteront ils finalement en impôts locaux ? CDT : Contrat de Dupes Taxées

Qu’on soit pour ou contre le Grand Paris, être conscient de la mascarade ne doit pourtant pas nous dispenser de répondre à l’enquête. Ce qui attire surtout les chercheurs, ce sont des projets de recherche suffisamment financés, bien plus que des infrastructures épuisant le budget. Alors ce contrat mal évalué doit évoluer, et nous pouvons peser pour en réduire la démesure de l’impact et du coût. En demandant par exemple :

  • le ralliement au CDT des 4 autres communes de la CAPS actuellement tenues à l’écart, car elles resteront solidaires financièrement au sein de la participation communautaire et supporteront une projection des effets négatifs / positifs ;
  • la suppression de la ligne 18 de métro pour éviter entre autres la préemption par l’Etat de 50 ha à urbaniser autour de chaque gare, et la menace que la prolongation de cette ligne fait peser à terme sur l’agriculture. D’autres solutions existent (voir UASPS) ;
  • le maintien dans leurs locaux des grandes écoles et universités qui, comme la fac d’Evry, peuvent très bien intégrer la FCS (Fédération de Coopération Scientifique) sans déménager ;
  • la révision de la terrifiante TOL (Territorisation de l’Offre de Logements) pour la ramener en proportion d’un cluster réduit
  • la reconnexion des rigoles coupées jadis par la RN118, pour ne pas rater d’opportunité de franchissement, comme pour la rigole de Corbeville avec le TCSP
  • la réduction de l’emprise de la RD36 en diminuant le nombre de voies entre le Christ et Chateaufort pour limiter l’expropriation de terres agricoles ;
  • la mise en culture (maraîchage, fermage …) des lisières qui devrait pouvoir réduire les 20 ha expropriés de la ferme de la Martinière
  • la création d’un Centre pédagogique de découverte du patrimoine au bord de la réserve ornithologique de l’étang Vieux

Ne vous privez pas de piocher dans toutes les suggestions disponibles sur les sites précités dans l’article du 13/12, et dans celles de «Terres Fertiles» :

Une participation facile par courriel a été rendue possible par le préfet de l’Essonne, en vous identifiant et en s’adressant à Mme la Présidente de la Commission d’Enquête dans la boîte fonctionnelle dédiée à cet effet.

Mais attention aux copier/coller entre amis, personnalisez votre avis car les contributions identiques ne sont comptées qu’une fois.

P.S. Il ne faut pas s’étonner que les Vigies hurlent des alertes quand les Cradoques pourrissent la planète. Me comprendront celles ou ceux qui auront lu le conte publié sur ce blog en début de semaine. Au nom de la compétitivité concurrentielle voulue par les C+, la coalition des , C%, et C* nous engage dans la course à l’attractivité illusoire. Une course de mégalomanes obsédés par l’étalage de « à qui aura la plus grosse ». De métropole bien sûr ! Qu’alliez vous penser ?

 

Info Citoyen

Contrat de Développement Territorial – Quel avenir pour le Plateau de Saclay ?

Déc 13, 2014

L’enquête publique relative au Contrat de Développement Territorial  » Paris-Saclay Territoire Sud » se clôt dans une semaine, le samedi 20 décembre. Si ce n’est déjà fait, il est grand temps de donner son avis. Avant de répondre, cela vaut peut-être la peine de réfléchir encore une fois sur le « Grand Paris ».

Alors décodons l’interview de Pierre Veltz, PDG de l’EPPS, dans l’Express du 19 novembre 2013.

Nous voyons dans ces propos comme un désir de rivalité, avec New-York, Tokyo, Londres ou Shanghai. C’est le rêve d’une transposition de Californie dans l’œil de la France, une sorte de 18ème nation du monde dont l’économie est supérieure à celle de la Suisse, et dont la prospérité subventionnerait le reste de notre pays. Une locomotive à grande puissance tractant les wagons provinciaux, se nourrissant de leurs ressources humaines et attirant les cerveaux. Pour aller où ? Vers le toujours plus ! Merci à Polytechnique …

En réalité, il faut le savoir, l’île-de-France est déjà cette puissance économique, scientifique, et universitaire. La première d’Europe. Mais d’une façon diffuse et discrète qui ne s’expose pas assez pour flatter l’ego des grands communicants dans la vitrine mondialisée. Alors on touille à son aise les établissements pour les accoler sur un plateau, car vue de Londres ou de Pékin, toute la région parisienne c’est une même petite tache qu’il faut illuminer. Ne parlons même pas d’y apercevoir des individus bousculés par cette agitation vers Saclay, transférés de la ville ou transfuges attendus de la campagne !

Ces individus invisibles, on pensera à eux par une « Territorialisation » de l’Offre Logements (TOL), n’en déplaise à ces Franciliens égoïstes qui, bien heureux d’occuper une maison ou un appartement dans un cadre de vie convenable, ne voudraient pas qu’on le gâche en y construisant encore pour les autres venus d’ailleurs ! Il faudrait donc retirer le pouvoir exclusif d’urbanisme à ces maires soumis à la pression de leurs électeurs rétifs. Car la région ne se dirige pas facilement : trop de collectivités territoriales représentent démocratiquement leurs habitants. Alors gloire aux mânes jacobines : accompagnons le renforcement de la centralisation économique par celui de la centralisation administrative. Il faut un Etablissement Public « Métropole Grand Paris« , et des intercommunalités géantes de grande couronne. Pour quelle gouvernance ? Celle qui éloigne le décisionnaire du citoyen qui ne devient plus de fait qu’un administré ! Merci à l’ENA …

Quant à moi, la vérité qui me dérange n’est pas une de celles énoncées par Pierre Veltz. Ce qui me dérange, c’est que pour oublier les 30 honteuses, on reprenne les recettes périmées des 30 glorieuses en tenant bien peu compte de la nécessaire transition écologique. Mais abandonnons momentanément ces visions et interrogeons-nous sur le CDT. Qu’en savons-nous ?

Nous recevons tous « Le Castor de la Bièvre », et nous consultons Internet et le blog « monSaclay », aussi contentons-nous de renvois à ces sources d’information.

L’objet et les enjeux de ce CDT avaient été introduits dans le Castor 72 de mai 2012. Pour son contenu, les studieux peuvent se reporter aux 220 pages du contrat projet sur le site municipal.
Et les curieux peuvent encore visiter l’exposition « Paris-Saclay, le futur en chantier(s) » sur place ou en ligne.

Enfin pour ceux que la simplicité d’expression de la vision de Pierre Veltz ne contente pas, et qui souhaiteraient ingérer un bouillon de culture technocratique, voir l’avis de l’AIGP (Atelier International du Grand Paris) :

Ce contrat a ses chauds partisans : une ville nouvelle de 30.000 habitants entre Palaiseau et Gif, ça n’est pas plus étendu ni encore aussi peuplé que de La Défense au Louvre, et ça offre un beau cluster « paysagé Michel Desvigne » qui va redynamiser notre territoire (quasi exsangue n’est ce pas, avec seulement Massy, Courtaboeuf, et Vélizy) et par extension la France toute entière …

Mais aussi ses détracteurs institutionnels. Les associations et les collectifs de défense de l’environnement ont pris unanimement position contre l’accroissement sans fin de l’Ile de France. Leurs avis documentés et critiques sur la démesure et les conséquences masquées du projet abondent :

  • Les AVB déjà dès le Castor n°69 de 2010, et toujours dans le récent Castor n°77
  • COLOS et Ile de France Environnement dénoncent le gaspillage, avec Harm Smit ;
  • L’UASPS, dans sa « Voix du Plateau  » enfonce aussi le clou sur les fondamentaux illusoires ;
  • Et bien d’autres liens sur le site très documenté et très contestataire du collectif citoyen « Moulon 2020 »

En résumé, il est indéniable que le développement prévu implique à terme une importante modification de notre cadre de vie et de sa qualité. Car l’EPPS dans son Schéma de Développement Territorial, (voir l’objectif « logements » en page 19), a fait fi des promesses mesurées arrachées en 2008 à la mission de préfiguration de l’OIN.

Vous avez bien potassé le sujet ? Alors vous êtes prêts à répondre à l’enquête publique. Sinon,  allez voir l’article du 14/12.

 

Info Citoyen

Conte à voix haute – Fable stellaire – 3/3

Déc 10, 2014

Les Vigis ne cédaient pas facilement à la modernité, car ils savaient que mesurée à l’aune de leurs valeurs, toute nouveauté n’est pas progrès..

Une révolution chez les Cradoks ? Drôle de drame pas possible ! Ils étaient en majorité d’un naturel insouciant et beaucoup de C0, qui jouissaient à profusion de jeux et d’encore suffisamment de miettes de riches, ne pouvaient pas envisager la  révolte. Et les Think Tanks, appointés par les C+, avaient inculqué aux ce slogan : « There Is No Alternative ! ».
En abrégé nommé TINA, petit nom de potions amères, administrées du bout des doigts, à part peut être madame Thatcher …
Confiants et optimistes, les C* prédisaient la relance du cycle vertueux doctrinal, en glorifiant la magie des très ingénieux C% et la consommation de luxe de l’élite des prospères émergents. Attractivité et Compétitivité sont les deux mamelles de la croissance des territoires !

Mais comme tout doit avoir une fin, le soleil commun des deux planètes s’est mis à faiblir et menaçait de s’effondrer. Pourtant, les deux peuples avaient pensé à l’évasion bien avant que cette issue fatale ne se précise.

Les Cradoks se préparaient à émigrer depuis longtemps, depuis que leur planète s’avérait de moins en moins vivable. Ils avaient sans doute offensé la main invisible, car elle les harcelait en déversant à seaux des pluies de moins en moins acides et de plus en plus diluviennes. La main soufflait aussi un chaud global et un froid local qui ruinaient leurs récoltes et leurs entreprises, malgré tous les efforts des toujours très ingénieux C%. Et par-dessus tout, les robocops des n’arrivaient plus à canaliser les hordes de C0 réfugiés qui, fuyant les territoires dévastés, occupaient illégalement les aires de Grands Projets devenus inutiles. Alors les C+ s’étaient barricadés dans des forteresses simili-paradisiaques protégées par des vigiles armés. La société Cradok, qui n’avait pourtant jamais beaucoup craché sur la violence faite aux plus faibles, était devenue encore plus dangereuse, même pour les plus forts. Car, c’était atavique, ils luttaient tous désespérément, les uns pour conserver leur niveau de vie, d’autres pour imposer leur croyance intégriste, et tous tout simplement pour leur vie elle-même.
Les 1% avaient placé leur espoir dans l’espace : conquérir la planète Vigi qu’ils avaient détectée et observée par de multiples sondes orbitales. Mais leurs fusées, stations, et navettes étaient encore insuffisantes en capacité et en performance. Elles pourraient peut-être emmener les C+ en sursis, mais certainement pas leurs troupes de colonisation. Et puis maintenant il était trop tard, c’était un autre système solaire qu’il leur fallait trouver.

Les Vigis avaient bien compris les intentions impérialistes  de ces tentatives Cradoks, et avaient préparé leur défense en s’orientant vers une autre solution : la téléportation d’information. Les V% aidés des V*, avaient déjà réussi à subvertir insidieusement certains Cradocks en leur implantant des idées morbides dans le crâne. Du genre :  «  la croissance dérégulée, c’est ce qui développe les tumeurs » ou « le plus durable dans les développements, ce sont les dégâts collatéraux ». Et  des injonctions dissociatives de la pensée TINA unique  :  « Il n’y a pas d’alternative : pour que nos enfants survivent, respectons l’écosystème ! », ou « Si, si, un autre monde est possible ! », injonctions paradoxales dévastatrices pour le psychisme Cradok.
Les Vigis étaient déjà sur le point de pouvoir téléguider des génomes ADN pour se reproduire synthétiquement à distance, ou investir d’autres organismes, et les V+ du conseil suprême d’éthique avaient dû intervenir pour faire respecter le principe de précaution.
Mais l’heure était grave et n’était plus à s’amuser de ces facéties. Les   déclenchèrent une visioconférence avec les , à la grande surprise de ceux-ci. Surpris par l’évènement lui-même, et par son esprit constructif, eux qui n’avaient connus jusqu’alors que leurs innombrables sommets à grand spectacle et à faibles résultats.

Il fût décidé de coopérer en partageant sans réserve moyens et compétences :
– à tout hasard, des équipages mixtes des deux planètes seraient envoyés à l’aventure hors du système solaire dans des vaisseaux Cradoks,
– les populations contraintes de rester résolurent d’attendre la fin dans un respect mutuel. Libre aux uns de continuer à suicider leur planète, libre aux autres de la faire durer. Les Cradoks avaient bien tenté d’instaurer un « libre échange » biaisé, avec des clauses léonines de réglement privé des différends étatiques, mais les Vigis voulurent rester maîtres chez eux et ne conclurent qu’un traité de non-agression, ni militaire, ni commerciale. Seule la circulation des dissidents fut libéralisée dans les deux sens.
– les Vigis émirent vers l’horizon sidéral des ondes rouges porteuses des génomes des créatures des deux planètes,
– les enregistrements des pensées philosophiques des deux cultures furent implantés dans des arches quasi indestructibles, que l’on expédia en tous sens par les fusées les plus puissantes, pour les larguer dans l’espace.

Un de ces monolithes s’est planté un jour sur une exo-planète où des primates interloqués n’arrêtèrent pas de tourner autour. Cette planète fût bien plus tard surnommée Gaïa. Et TINA écologique, elle est désormais la seule à pouvoir abriter la Vie, à des parsecs à la ronde.

Mais ceci est l’espace d’une autre odyssée

Info Citoyen

Conte à voix haute – Fable stellaire – 2/3

Déc 9, 2014

Comment vivaient nos Cradoks et nos Vigis, physiologiquement si semblables et sociologiquement si différents ?

La population Vigi était composée à 90% de citoyens ordinaires (que nous noterons V0 par commodité) avec 1% de super-citoyens (V+), discrets mais influents car ils étaient dépositaires de la sagesse de la nation, moteur du système social. Entre les V+ et les V0 œuvraient les médiateurs : 2% de représentants politiques (), 5% de cadres de la répartition du pain et du savoir (V%), et 1% d’acteurs de jeux et spectacles (V*).
La propriété immobilière et mobilière était permise, mais plafonnée. Les rémunérations étaient encadrées, calculées au mérite individuel ou au service rendu, ou en amortissement/renouvellement du patrimoine engagé.
L’organisation répartie des Vigis occupait beaucoup de monde. Elle n’était rendue économiquement viable que par la généralisation de coûteux habitats à bilan énergétique positif. Les transports devaient être limités, imposant la proximité urbaine et périurbaine avec les centres de production proportionnés (énergie, industrie, agriculture) et l’emploi de techniques avancées de télécommunication. Organisation viable aussi parce qu’aucun village n’était autorisé à rivaliser par une baisse agressive des coûts de production ou des droits et devoirs de tout un chacun.
D’un naturel heureux, les Vigis se soumettaient volontiers à la gestion rigoureuse de leur consommation et de leurs déchets, et jouissaient avec bonheur de la quasi gratuité des biens et services immatériels.

La population Cradok était, elle, composée à 99% de citoyens serfs (notés C0) et à 0,1% de seigneurs bourgeois (C+), discrets mais puissants car ils détenaient l’essentiel du capital, moteur du système économique. Entre les C+ et les C0, œuvraient 0,9% de médiateurs : bouffons politiques (), valets de la répartition du pain (C%), et ménestrels des jeux et spectacles (C*). Pour des raisons historiques, la répartition du savoir était encore assurée en grande partie par des C0 fonctionnaires mais le transfert des services publics vers les C% était en bonne voie.
Rémunérations et accession à toute propriété étaient entièrement libres. Enfin en droit, car en pratique, la main invisible des rapports de force les limitait pour certains, et aussi les brouzoufs (dollars, en vieil anglais) disponibles sur et sous la table.
L’activité des Cradoks était intense mais énergivore, car bien que denses et assez peu nombreuses, les termitières gigantesques étaient gourmandes à la fois pour leur construction (matériaux, engins, carburant), pour leur fonctionnement (chauffage, éclairage, machineries, carburant), et pour leur approvisionnement (intrants, machines, carburant). Carburant ? Une soif inextinguible : une ronde incessante de transports en tout genre effaçait l’éloignement entre les cités, et avec les lieux de production délocalisés par spécialité. Carburants carbonés solides, liquides, gazeux,  fossiles ou de synthèse,  aucune difficulté ni aucun risque n’arrêtait les pionniers prospecteurs : roche mère du manteau , fonds marins, végétation forestière et vivrière. La terre en tremblait, l’eau en vibrait, l’air en fumait : des colonnes d’industrieux C0 grouillaient, exploitant, échangeant, transformant les ressources naturelles qui semblaient inépuisables. Et les médiateurs biberonnaient tout le monde de nov-culture : Total se « committait » to better energy, Alstom Power Group turbinait l’électricité, BNP Paribas Real Estate promouvait des milliers de bureaux vides, Renault Retail Group vendait des automobiles … Et les 99% ramaient, et tous les 1% pompaient … Tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Pour le mieux ? Enfin presque, car la croisière ne s’amusait plus tant que cela, les Cradoks avaient quelques soucis quand la main invisible avait des crampes. Les oligarques se déchiraient pour leurs profits, le saint principe de concurrence était bafoué par les monopoles , la production polluait, la consommation s’étiolait. Et trop de parasites plombaient la croissance : de plus en plus d’assistés (« redondants », comme disaient les anglo-saxons; chômeurs en vieux français) abandonnaient le salaire pour les allocations, certains travailleurs se disaient pauvres sans vouloir travailler plus, des migrants trustaient les sales boulots pour détourner les prestations sociales … Et des esprits chagrins, aux idées venues on ne sait d’où, cassaient la confiance en prédisant de futures catastrophes : énergie, alimentation, climat …

Les Vigis allaient ils se moderniser ? Les Cradoks allaient ils se révolter ? Suite au prochain épisode.

Info Citoyen

Conte à voix haute – Fable stellaire – 1/3

Déc 8, 2014

Il était une fois, en d’autres lieux et en d’autres temps, un système solaire où orbitaient la planète Cradok et la planète Vigi. Ces planètes jumelles abritaient la Vie, dont l’évolution, simultanée et parallèle, fut couronnée, on s’en doute, par deux espèces quasi identiques d’êtres pensants, mais aux sociétés grégaires différentes.
Les Vigis étaient néo-conservateurs parce qu’ils étaient revenus à une vénération ancestrale de leur environnement, qu’ils appelaient « mère Nature ». Ils permettaient les libertés de pensée, de parole, et de mœurs, tout en veillant à contrôler les pulsions de domination et de prédation, de peur de bouleverser l’équilibre naturel. Pour eux le temps n’était pas de l’argent à négocier, mais de l’or à thésauriser. La devise Vigi était « Prenons le temps de réfléchir pour bien faire, nous nous épargnerons la peine de corriger nos erreurs ». Ils appelaient cela principe de précaution. Ils s’essayaient à la mutation coopérative dont l’organisation en démocratie participative freinait considérablement leur efficacité économique. Mais ils prétendaient accéder ainsi à une qualité de vie inappréciable.

Les Cradoks étaient néo-libéraux parce qu’ils assujettissaient les anciennes libertés à la nouvelle : la liberté économique, celle de pouvoir produire, commercer, et spéculer sans aucune contrainte. Leur devise était d’ailleurs « Consommer pour profiter, profiter pour croître, croître pour produire, produire pour consommer», et leur dogme était de l’appliquer en libre concurrence non faussée. C’étaient des lutteurs de la sélection vitale, organisés en démocratie féodale, et adorateurs d’une main invisible (qui pourtant leur bottait périodiquement le cul).

Sur la planète Vigi, on vivait essentiellement dans des petits bourgs et villages de maisons de bois ou de paille à l’épreuve des grands méchants vents. Ces localités communautaires étaient distribuées sur le territoire et fédérées en réseau, en vertu du principe que le décideur ne doit jamais être bien loin des conséquences de ses décisions, et que le Représentant doit rester sous le contrôle de ses Représentés et de leurs procédures de destitution. Ce système Vigi s’avérait délicat à gérer et particulièrement chronophage.
Les Cradoks, eux, vivaient essentiellement dans des termitières géantes de briques et de ciment, disséminées sur leur planète. Partant du principe que le décideur, une fois nommé, doit avoir les mains libres et qu’une équipe compétente d’oligarques et de technocrates sera toujours plus efficace et plus maniable que des braillards ignorants, la hiérarchie Cradok était organisée en pyramide stratifiée. Le nombre réduit de strates du mille-feuille était censé en minimiser les coûts et en maximiser la réactivité. Mais il donnait aussi aux Représentants l’avantage d’une apparente proximité  propice à l’idolâtrie de la myriade des Représentés, tout en maintenant quand même ceux-ci à distance par l’étroitesse des accès permis.

Comment ces deux nations disjointes vivaient elles leur disparité ? Nous vous le conterons dans un prochain numéro

Info Citoyen

Préoccupations préélectorales Saclaysiennes

Mar 20, 2014

Vendredi dernier 14 mars, environ 150 personnes assistaient à la réunion publique organisée par la liste « Agir Ensemble pour l’Avenir de Saclay », candidate aux élections municipales.

Après une présentation résumée de son programme (pour plus de détails, se reporter à sa profession de foi), la parole fut donnée à la salle pour aborder diverses préoccupations des habitants, que nous rapportons ici, rassemblées par thèmes plutôt que par ordre chronologique.

Propreté et Civisme

Il a été stigmatisé certains comportements d’abandon de déchets sur l’espace public. La municipalité ne peut malheureusement pas organiser une surveillance apte à prendre sur le fait les contrevenants. Elle promet néanmoins une action d’information civique ciblée sur certains locataires de la rue Etienne Denys Perrier.

Les abords de la piste cyclable reliant le Val au Bourg sont déplorables : la rigole de Favreuse est prise pour un dépotoir et une partie longeant la RN118 est une décharge sauvage annexe de la Sodextra. Cette « voie douce » des promeneurs Saclaysiens se trouve malheureusement sur la commune de Bièvres qui ne s’en soucie guère!

Etat des routes et chemins

Malgré les efforts consentis, il reste des points noirs, au confluent des responsabilités partagées, par la CAPS (dans l’agglomération), par le Conseil Général (Christ et RD36) ou par le Groupe Arcade (rue de la Martinière). Il y a aussi une part d’expectative concernant les aménagements futurs, qui freine les remises en état nécessaires.

La réfection des routes est ordonnancée sur 5 ans dans le budget de la commune, où l’on peut en situer la planification. Les contraintes budgétaires font que malheureusement des concessions doivent être faites : les réseaux ne seront pas tous enfouis et le projet souhaité rue de la Martinière sera vraisemblablement amendé.

Transports

Les transports par bus ressortent de la compétence de la CAPS, et sont assurés par la compagnie Transdev, un des leaders mondiaux des transports publics, et partenaire privilégié du STIF (Syndicat des Transports d’Ile de France). Malheureusement, il semble que des chauffeurs de cette compagnie ont un comportement incompatible avec la régularité du service. Il n’est pas admissible de perturber à ce point les transports scolaires et la CAPS a donc  porté plainte contre Transdev. A noter que la dernière carence (droit de retrait suite à agression) a été palliée grâce à l’action de la municipalité de Saclay.

Nuisances sonores

Aussi bien au Bourg qu’au Val et depuis longtemps, le survol des hélicoptères a toujours suscité le mécontentement. Il existe désormais une Commission Consultative de l’Environnement de l’Aéroport de Vélizy-Villacoublay dont l’objet est d’amener à réduire les nuisances. Les militaires de la BA107 se sont montrés coopératifs en ce sens, avec aménagement des trajectoires. Mais pour l’instant, si la Gendarmerie commence à discuter, le RAID des gros « Pumas » nocturnes ne fait pas d’effort particulier.

Grand Paris

La loi du 27/01/2014 sur la Métropole du Grand Paris ne concerne pas notre département. Quand bien même nous serions conduits à terme à un EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) d’au moins 200.000 habitants, une fusion avec  « Europ’Essonne » (Massy) n’est pas inéluctable, tout autre rapprochement peut être envisagé, y compris  en Yvelines.

Les aménagements du « cluster » Paris-Saclay concernent encore assez peu le territoire de notre commune, il n’est donc pas attendu pour l’instant de retombées inflationnistes sur les impôts locaux. Il est prévu de maintenir ceux-ci à leur niveau très raisonnable. Néanmoins, la population augmentant beaucoup sur Palaiseau, Orsay, et Gif, la CAPS devra financer de nouveaux équipements collectifs et il n’est pas sûr que notre contribution n’en soit pas affectée.

(NDLR : quant aux effets de la rentabilité incertaine du futur métro, ils concerneront la mandature d’après … )

Scolarisation

Le collège Fournier d’Orsay approche de la saturation et il serait dommage d’éparpiller à nouveau les élèves de Saclay. Alors sont attendus avec impatience le collège et le Lycée du Plateau que prévoient le Contrat de Développement Territorial de l’EPPS.

La réforme des rythmes scolaires soulève toujours la polémique de certains enseignants et  parents. Quoiqu’on puisse en penser,  Christian Page refuse de se laisser pousser à la révolte et appliquera le décret. En attendant se prépare l’organisation des NAP (Nouvelles Activités Périscolaires) et gageons qu’avec l’important tissu associatif de Saclay, les compétences ne manqueront pas pour en assurer le succès, pour le plus grand bien des enfants. A noter que ces NAP ne devraient pas être gratuites mais qu’un quotient familial tempèrera l’effort des familles modestes.

Les trains qui arrivent à l’heure

Dans ce genre de réunion, le public parle toujours de ce qui ne va pas. Il fallait bien un ancien de la SNCF pour parler de ce qui est bien allé, et délivrer un satisfecit à la municipalité sortante.

Charte des AVB

L’association « Les Amis de la Vallée de la Bièvre » avait soumis sa « Charte AVB »  à l’adhésion de la liste candidate. Celle-ci n’a pas souhaité signer l’engagement alors que, autant dans sa profession de foi que dans sa réponse circonstanciée, elle affiche une convergence certaine de point de vue ! Chacun appréciera les tenants et aboutissants de cette réserve, quand on sait que la maîtrise de l’urbanisme sera le point délicat de la mandature, sous la pression prévisible de la CAPS, de l’EPPS, et de l’Etat.

Info Citoyen

Mon petit Notre Dame des Landes pour les nuls

Mar 3, 2014

J’étais à Nantes samedi  22 février et si je reviens sur l’évènement , c’est pour tenter d’expliciter la problématique du sujet, en espérant que la longueur de cet article ne vous décourage pas. Alors d’un trait ou à petites doses prenez donc la potion,  amère pour les uns  elle peut être magique pour d’autres.

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Selon le dernier sondage ifop, plus de la moitié des français seraient contre le projet d’Aéroport Grand Ouest (AGO) et moins d’un quart est pour. Je ne m’adresserai pas à eux, dont la conviction est faite (quoique …), mais au citoyen sur cinq qui ne formule pas d’opinion sur le sujet.

Ce projet remonte à pratiquement 50 ans, et Jean-Marc Ayrault s’en était fait le porteur. Il fait l’objet d’un contrat Public-Privé dont le concessionnaire pour 55 ans est l’aménageur et exploitant protéiforme VINCI.

Pas la peine de détailler longuement les arguments  « pour », ils ont été largement diffusés. C’est d’ailleurs le répertoire classique du siècle dernier : modernisme, développement, création d’emploi … Arguments indiscutables sur le principe mais de ce fait commodes pour la justification de Grands Projets Inutiles, dont les nuisances sont plus réelles que les innovations capables de relancer l’économie stagnante ou d’améliorer la qualité de la vie.
Projets Inutiles, mais Imposés dans des démocraties représentatives illusoires, coincées entre lobbies et cirque médiatique, et où la règle du jeu des pouvoirs est plus importante pour beaucoup d’élus et de hauts fonctionnaires que le véritable intérêt public. Mais ce n’est bien sûr pas le cas en France !

Les temps étaient autres en 1965, et depuis il s’est passé beaucoup de choses (pétrole, désindustrialisation, finance, climat …) qui devaient inciter à une nouvelle réflexion. Cette réflexion, les opposants au projet s’y sont livrés. Leur opinion, au départ viscérale, s’est forgée rationnellement en démontant les omissions, les trucages, voire les mensonges qui émaillent toute opération de promotion. Il est instructif à ce propos d’écouter l’entretien avec  Françoise Verchère, conseillère générale de Loire Atlantique.

Réflexion traduite aussi en actes par les 200 à 300 occupants (selon la saison) de la « ZAD » (zone d’aménagement différé, ou zone à défendre selon les camps). Dans ce bocage, (champs, haies, bois, et zones humides), vivent des agriculteurs réfractaires à l’expropriation, et des squatters de bâtiments et terres rachetés par VINCI. Ces activistes y ont instauré des communautés alternatives fonctionnant en démocratie participative. Ils restaurent l’exploitation agricole, visant à produire sain et à protéger la biodiversité riche et fragile. Ils exercent aussi leur créativité dans la construction d’habitats éphémères.
La société se décharge aussi d’un certain nombre d’exclus, de marginaux, et de révoltés vers la ZAD, refuge géré sans police et sans psychiatres.

Dérangeant fortement par leurs actions intérieures et extérieures de lutte contre VINCI et l’avancement du projet, les pas si utopistes et pas si doux « Zadistes » ont dû, à l’automne 2012, affronter une  violente offensive des forces de l’ordre. Opération « César » ratée mais qui a laissé des traces dans les lieux et dans les esprits.

Autour de la ZAD autogérée, beaucoup de collectivités territoriales soutiennent le projet : notoriété politique oblige, discipline de parti, attrait des subventions, et la convoitise aussi; la spéculation sur la plus-value des terres agricoles périphériques est bien engagée. Mais toutes n’ont pas cédé aux injonctions du gouvernement et l’opposition au « fol aéroport » s’est structurée dans le cadre institutionnel légal :
– Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport (ACIPA )
– Comité d’élu-e-s Doutant de la pertinence de l’aéroport (CéDpa )
– Association de Défense des Exploitants agricoles Concernés par l’Aéroport (ADECA )
– plusieurs collectifs (organisations professionnelles agricoles, pilotes de ligne, lutte contre l’aéroport)

Pendant ce temps-là, VINCI compte les points et les indemnités qu’il exigera de l’Etat.

Mais revenons à la manifestation de Nantes. A travers les chiffres officiels d’abord, dont un seul est véridique : 1.500 gendarmes mobiles et CRS (pratiquement l’équivalent des troupes envoyées à Bangui !). Les 20.000 manifestants sont eux à multiplier par au moins 2, le millier de « casseurs » est à diviser par au moins 3.

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Pour les images animées de la manifestation, ouvrir la video.

 

A travers la couverture médiatique ensuite, surexposant complaisamment les débordements violents et occultant la mobilisation paysanne (520 tracteurs) et citoyenne (63 cars venus de tout le pays), dans une indiscutable ambiance festive et responsable.

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A travers les commentaires toxiques enfin, agitant l’épouvantail de black-blocks basés sur la ZAD, en accusant les organisations institutionnelles contestataires de leur offrir une vitrine légale, et en omettant bien sûr la curieuse stratégie provocatrice des autorités. Les plus bellicistes du champ commun UMP-PS hurlent avec le jeune loup de la place Beauvau.

Et noir c’est noir, que dire du black-out pratiqué par la plupart des grands medias? Sur la jolie lettre ouverte de Françoise Verchère à Manuel Valls, sur la conférence de Bellevue, et sur l’humoristique réponse au préfet des « black-ploucs » de la ZAD. Mais si, mais si, la presse française est indépendante …

Et que dire aussi de la criminalisation dissuasive des actes protestataires ? Pique-niquer bruyamment dans le parc de François Pinault, actionnaire important de VINCI, a valu aux perturbateurs militants des condamnations non proportionnées qu’ils ont le front de ne pas accepter (appel à Versailles mercredi 5 mars) ! Mais si, mais si, la justice française est indépendante …

La tentative de manipulation d’opinion et d’intimidation est donc évidente. Elle semble n’avoir qu’un but : justifier une offensive massive d’expulsion définitive de la ZAD. Pas sans risque vu la détermination des opposants à l’AGO. Mais à l’approche des élections, Jean-Marc Ayrault ne tient pas à engager ce casus belli et vient de calmer le jeu. Répit qui permettra peut être de voir aboutir les recours contre l’impact environnemental du projet qui, rappelons-le, était loin d’être correctement évalué lors de l’enquête d’utilité publique.

Environnement, Info Citoyen, Plateau de Saclay

Agriculture, métro, et cohabitation

Juin 7, 2012

Ce mardi 5 juin, une réunion publique s’est tenue à la mairie de Saclay, sous la présidence de Marie-Pierre Digard, candidate « Europe Ecologie – Les Verts » dans notre circonscription, avec pour objet initial un sujet qui mobilise fortement les habitants du Plateau de Saclay : « Agriculture et métro, la cohabitation est elle possible ? ».

 Le volet « Agriculture » du débat n’a pu être développé en raison de l’absence pour force majeure de François Lerique (ancien président de l’AMAP « les jardins de Cérès »), mais cette problématique était déjà bien connue de par l’unanimité des prises de position de tous bords, bien relayées par les médias locaux.

Par contre le volet « Métro » a fait l’objet d’une intervention détaillée de Pierre Serne, (vice président du Conseil Régional en charge des transports).

Entendons-le : depuis le protocole d’accord entre l’Etat et la Région Ile de France, la fusion entre leurs deux projets concurrents pour créer le « Grand Paris Express », (circuit ovale barré ceinturant la capitale), est d’une utilité incontestable.

Même si certains tronçons auraient pu être traités de façon moins coûteuse, les lignes bleues et rouge desservent des bassins d’habitation et d’emploi très denses. Mais il lui apparaît que la ligne verte du Plateau est déconnectée des urgences et préoccupations des franciliens.

Les relations ne sont pas simples entre la « Société du Grand Paris » (SGP, établissement public étatique chargé de la réalisation du réseau) et le « Syndicat des Transports d’Ile de France » (STIF, établissement public administratif chargé de l’exploitation). Le STIF est l’émanation des collectivités territoriales depuis la loi de décentralisation de juillet 2005, mais La SGP, créée par la loi Grand Paris de juin 2010, a redonné à l’Etat un pouvoir régional. Expression d’un conflit politique qui n’a fait que freiner la Région dans son effort d’amélioration des transports.

Les financements relatifs aux missions sont de sources différentes, voire interpénétrées (cf protocole d’accord Etat/Région précité). En résumé, la SGP est dotée d’effectifs généreux (presque le double des 160 agents du STIF) qui effectuent le lobbying auprès des élus. Qui ne veut pas inaugurer sa station de métro ? Où il veut, et tant pis si la connexion aux autres transports radiaux est plus problématique, elle est à la charge du STIF ! La SGP n’en est qu’à la préfiguration du réseau, et accumule à ce jour le produit des taxes dédiées, pendant que le STIF peine à entretenir l’existant. En particulier les RER B et C qui concernent la région de l’OIN, et surtout la ligne A, qui est la plus chargée d’Europe (1,2 millions de voyageurs par jour).

 

Alors la ligne verte du métro apparaît comme un luxe au détriment de toute la Région IdF : 4,5 milliards d’euros, pas encore budgétés, pour seulement 5.000 voyageurs par heure de pointe, 20.000 par jour. Avec cette somme, le STIF trouverait de quoi résoudre tous ses problèmes (lignes à moderniser, tunnels à agrandir, matériel à remplacer). Il pourrait remplacer ce métro du Plateau par un bus BHNS (Bus à Haute Densité de Service), 20 fois moins cher, et tout à fait adapté au flux. Et aussi créer des liaisons modernes entre le Plateau et les vallées desservies par les RER.

Ou alors c’est que masquée, l’urbanisation massive guette. Le Schéma de Développement Territorial (SDT) de l’Etablissement Public Paris Saclay (EPPS, autre création étatique de la loi Grand Paris) ne prévoit il pas (page 75) jusqu’à globalement 8.000 logements par an sur les 49 communes de l’OIN (Opération d’Intérêt National), soit le doublement en 30 ans de la population de cette région ?

Marie-Pierre Digard remet également en cause l’ampleur et la centralisation de l’opération Campus. Les seuls emplois crées seront le fait d’entreprises « start up » du « cluster », mais combien sur l’ensemble ? Car tous les autres, à volume constant en Ile de France, seront des emplois déplacés, avec leurs tracas de déplacement, de logement, ou de précarité.

C’est vrai que le rassemblement d’Etablissements d’Enseignement Supérieur (ENSTA, Mines, Centrale, ENS Cachan …) peut sembler séduisant et les responsables d’établissement acteurs de la Fondation de Coopération Scientifique ont signé pour rejoindre Polytechnique et Supélec. Qu’en pensent la majorité de leurs enseignants, employés, et élèves ? La mutualisation d’équipements lourds de recherche est bien sûr souhaitable, mais Agro Paris Tech Grignon a-t-elle besoin du diffuseur neutronique Soleil au point de laisser ses champs expérimentaux à 30 km ? Ne semble t’il pas absurde aussi de déplacer l’université Paris Sud d’Orsay de 3 km en l’éloignant de sa station RER pour la rapprocher d’un métro hypothétique dans 15 ans ? A moins que l’attraction du foncier libéré dans des sites très prisés ne soit visée pour financer en partie le jeu de taquin …

A notre époque, la communication entre scientifiques n’a pas besoin d’une cafetaria commune pour se réunir. La synergie est plus fonction d’une souplesse des gouvernances que de la proximité géographique. Le précédent gouvernement s’y est d’ailleurs frotté avec Polytechnique.

Un millier de participants aurait manifesté le samedi 12 mai à l’initiative du collectif « Enterrez le Métro ». Avec en tête, les candidats UMP et PS.

Mais pas EELV, Pierre Serne nous dit pourquoi :

Pour lui, la meilleure façon de supprimer les nuisances, ce n’est pas d’accepter le métro et de l’enfouir, mais c’est le projet lui-même qu’il faut « enterrer ».

En croyant que l’essentiel était déjà joué, une bonne partie des manifestants s’est fait enrôler insidieusement derrière la bannière des héritiers des grands projets spectaculaires (les abattoirs de la Villette, le France, le Concorde), dont les slogans (« Silicon Valley », « visibilité mondiale », « développement », « croissance ») frappent les esprits et les vanités.

Pour EE-LV, l’OIN n’est pas une invention du dernier Président, elle a été décrétée avant lui par Dominique de Villepin, car elle traîne dans les rêves des technocrates depuis 40 ans. Cet état d’esprit d’un autre âge subsiste dans les partis dits « de gouvernement », qui ne se posent plus la question de refaire la donne, vu « l’énergie déjà dépensée ». Et qui sait si ceux qui en ont été frustrés ne sont pas tentés par la gouvernance d’un « grand machin », l’EPPS ou la SGP ?

A l’instar de nombreuses associations environnementales, et des cahiers d’acteurs de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), les « Verts » du Plateau ont affirmé leurs positions : vraiment contre le gaspillage des deniers publics, absolument contre la ligne de métro pernicieuse, et judicieusement pour la qualité de vie des citoyens. De quelque couleur que soient les couleuvres, Marie-Pierre Digard et Fabienne Elbaz les lèvent, elles ne les avaleront pas. Elles sont armées pour pouvoir défendre ces positions à l’Assemblée Nationale.

Photos Claude Gallas

Info Citoyen

Le « Castor » n° 72 est sous presse

Mai 26, 2012

Vous êtes nombreux à apprécier cette publication qui est le fruit de l’éclectisme compétent d’une association forte de près de 2000 membres, les AVB. Elle y consacre une partie non négligeable de ses ressources pour que tous bénéficient d’une information pertinente sur la problématique environnementale de notre région.

Ce journal, diffusé sur 13 communes, est tiré à 23.000 exemplaires dont 1.500 pour Saclay. Merci à la poignée de « volontaires » qui marchent dans nos rues pour « boiter ».

Si vous souhaitez les soutenir,  postez un commentaire. Et pourquoi-pas y proposer votre aide dans votre rue, dans votre quartier ? Adhérents ou pas, vous serez les bienvenus …

 

Agenda, Info Citoyen, Plateau de Saclay

Plateau de Saclay : Enquête Publique ZPNAF

Avr 13, 2012

Si ce n’est déjà fait, nous n’avons que jusqu’à demain pour donner notre avis.

Comment faire? Voir sur le site de « Terre et Cité » : http://www.terreetcite.org/?page_id=1222
Attention : les règles de l’enquête publique imposent des expressions personnelles, un copier-coller du même texte serait considéré comme une expression unique, quelque soit le nombre de contributeurs.
Vous pouvez trouver des éléments de lecture du dossier pour en souligner les enjeux. sur le site http://www.amisvalleebievre.org/spip.php?article364 .
Et visionnez le diaporama de « Terres Fertiles » :
http://terresfertiles-idf.org/Terres_Agricoles_Plateau_De_Saclay.pps
Pour nous, Saclaysiens, il est particulièrement important de chercher à sauver l’exploitation d’Elodie Vilain : voir l’article du 4 avril sur le blog.

Info Citoyen

Défense des terres agricoles

Nov 10, 2011

Il n’ya pas qu’à Saclay que des projets urbanistiques grandioses s’annoncent dévoreurs de terres agricoles et de deniers publics.
Près de Nantes, celui d’un Aéroport International à Notre Dame des Landes soulève aussi une vaste contestation.

Dans la continuîté d’une marche régionale l’an dernier et du grand rassemblement local de juillet 2011, une caravane de protestation est partie dimanche dernier pour rallier le Sénat samedi 12.

Elle passera à Saclay demain après midi, entre sa halte déjeuner à Magny les Hameaux et son étape du soir à Arcueil.

Si vous craignez une interférence avec vos projets de déplacement, consultez le parcours de cette « Tracto-Vélo » sur le site

http://tractovelo-ndl-2011.blogspot.com/p/parcours.html

 Ceux qui, comme l’AMAP « Jardins de Cérès » ou les sociétaires de la SCI « Terres Fertiles », se sentent solidaires, pourront manifester leur soutien au plus près, demain 11/11/11 vers 14h30, sur la RD36.

 

Info Citoyen, Vallée de la Bièvre

Les Publications AVB au Forum

Sep 9, 2010

Vous avez pu apprécier « le  Castor », journal que les « Amis de la Vallée de la Bièvre » vous distribuent périodiquement. Les AVB éditent aussi des livres qui seront présents au Forum des Associations.

Albert Lafon, qui trace aussi bien texte que dessins, nous fait parcourir  « le chemin de ronde » autour de Bièvres qu’il a arpenté toute sa vie d’exploitant forestier.

Regard tourné vers la localité ou vers ses environs, il nous en conte l’histoire. A travers anecdotes, souvenirs et fruit de ses recherches, nous y retrouvons la signification de noms, lieux, et édifices.

Par forêt et rivière, rues et chemins, laissons nous emmener à la rencontre des brigands, ecclésiastiques, paysans et artisans, voire aviateurs.

Des hommes et des femmes qui ont façonné le patrimoine de la région.

La Bièvre n’est pas n’importe quelle rivière, elle est la seule à Paris, après avoir connu des fortunes diverses. A l’heure où Antony songe à découvrir cette enterrée vivante, réjouissons nous de la connaître bucolique en haute vallée.

Un magnifique ouvrage indémodable est à nouveau disponible :

« La Bièvre redécouverte ».

Textes (de Serge Antoine et Florence Pizzorni-Itié), poèmes, et cartes accompagnent ce bonheur photographique dû à Jacques de Givry et Francis Tack.

Ce livre relate le parcours de la rivière dans le temps et dans l’espace, chanté de Ronsard à Victor Hugo et modelé par les bâtisseurs d’aqueduc, de biefs et de moulins.

Et qui mieux que le regretté Serge Antoine, grand serviteur de l’état, mais aussi militant associatif et père précurseur du ministère de l’Environnement, peut nous livrer les clés d’un véritable développement durable?

« Semeur d’avenirs » rassemble actes et contributions de ceux qui, en 40 ans d’histoire en France, ont compté pour la Prospective, l’Environnement et l’Aménagement du Territoire.

A l’heure de l’OIN et du « Grand Paris », imprégnons nous de la pensée de celui qui disait :

« A présent je suis inquiet. Sans vouloir faire le prophète, je dis que, si nous continuons à ne rien changer, dans deux ou trois cents ans il risque de n’y avoir plus d’humains sur cette terre. »

Et d’autres ouvrages sur ce versant de notre région encore calme, verte, belle :

Histoire, environnement, paysages, promenades …

Si l’un d’eux vous intéresse, rendez vous samedi au Forum, vous pourrez vous le procurer.

AVB – BP 25 – 91570 BIEVRES

répondeur : 01 69 41 83 95

 

www.avbnet.org

[email protected]

MonSaclay.fr -- site communautaire et citoyen contribuant a faciliter la mise en relation des habitants
de Saclay au bourg et au Val d'Albian et de l'ensemble des habitants du Plateau de Saclay. MonSaclay.fr est un blog d'entre-aide; un blog d'information citoyenne sur les
associations, les ecoles, la vie de quartier... Saclay est une
commune de l'Ile de France sur le Plateau de Saclay en Essonne, 91 au sud de Paris. Les communes voisines
sont Bievres, Jouy en Josas, Orsay, Vauhallan.

Contact : Stanislas Berteloot [email protected]