Il paraît que le recueil* de Bertrand Runtz est d’une très bonne eau. Commençons par y tremper un orteil comme un petit caillou qui fera un rond dans l’eau, au centre duquel nous pourrons nous laisser descendre – après vous, je vous en prie – pour lire tranquillement les textes. Nous y trouverons bien un cœur à prendre – ou déjà pris –, des enfants – on aime ou on n’aime pas –, un artiste qui nous en mettra plein la rue avec ses couleurs… bref, toute l’humanité qui défile dans ce tourbillon qu’un orteil innocent – ou pas – a provoqué. Et il faudra bien descendre encore pour atteindre la nouvelle suivante qu’on se réserve pour un peu plus tard. Le format du livre permet de le glisser dans sa poche et de voyager avec. Le pied serait de le lire en conduisant mais on pourrait sortir du véhicule les orteils devant sans même qu’une dernière grâce nous soit accordée.
Au fil des pages, les personnages évoluent, les savants parlent d’un arc d’évolution (formé comme un sourire vers le bas). On les surprend à s’auto-analyser sur le mode : Je me penche sur mon passé, ou, j’envisage autrement l’avenir, façon : L’arc, je te le tords, tant pis s’il me pète à la gueule, ce sourire vers le bas, je n’en peux plus.
Au total, parce qu’il faut bien en arriver là – sinon où ? –, le recueil de nouvelles agrémenté de photos de l’auteur, est bien fait, spirituel, et donne l’air du temps en dix textes.
Christophe Baillat
Pour en savoir un peu plus sur l’auteur, vous pouvez consulter notre article : Le merveilleux univers du livre de Bertrand Runtz – monSaclay.fr
* « Il faudra bien redescendre » aux Éditions La Reine Blanche, 2024.
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