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Art

Le printemps avait promis de revenir à la maison Léon Blum

Mar 18, 2018

Printemps des Poètes à Jouy-en-Josas

Organisé par les Passeurs de Rimes & la ville sur le thème de l’Ardeur

Jean-Yves Saez, maître de la cérémonie de Remise des Prix, Fanny Le Corre, hôtesse des lieux à la Maison Léon Blum le 17 mars.

La joyeuse bande des Passeurs de Rimes : François Goalëc, Jean-Yves Saez & Jean-Baptiste Grillet, avait annoncé ce concours dans la muse-letter numéro 10…

 

Remise du 1er Prix à Raphaël Henry, en présence du maire, d’une partie du jury et de nombreux invités

Plus habitué à sculpter le bois que les mots, Gérard Saez s’est vu remettre le 2e Prix par son frère.

 

 

Virginie  Mouanda lisant un texte d’Idrissa Keïta, auteur de sa maison d’édition.

 

Lecture  de textes

De son Mali natal, il rapporte une brûlure,

La bouche du canon quand il l’a fait taire.

Les poèmes ont beaucoup appris des oiseaux pour parcourir le ciel,

Le souffle du vent apporte le sien à sa Grand-mère.

Jeune et ardente démonstration

Chétif comme un noisetier de seize printemps,

Clément commence par se taire.

Qu’on lui serve à boire

Et il se confiera.

Il est venu de Rouen pour cette déclaration.

Des rayons de miel vont couler sur ses feuilles.

Que la poésie l’accueille !

 … les textes des lauréats sont à paraître dans la prochaine muse-letter.

Démonstration est faite que, selon les mots de Fanny Le Corre, la maison Léon Blum devient peu à peu un lieu de vie, de culture et de musique.

Ils donnent raison à ceux qui se sont donnés du mal pour rassembler tous ces documents. Verbatim

Le public – parfois les mêmes – revenu le lendemain, écouter – sur fond de musique de Claude Debussy et Erik Satie – le trio Anne Guerber – « qui fait partie du grand cousinage des Passeurs de Rimes » – , Jean-Yves Saez et Fanny Le Corre, en est convaincu. Il fera « naviguer » ces ondes extrêmement positives, reçues en découvrant l’autre Léon Blum, celui dont les poèmes écrits à quinze ou seize ans dormaient à l’abri du temps dans le coffre-fort de la mairie de Jouy. On est passeurs ou on ne l’est pas. « Ils » se reconnaîtront.

Christophe Baillat

 3e Prix pour Télétravail

Info Citoyen

Les JPO à l’ÉA Técomah, tout un programme d’animations … et plus si affinité

Fév 10, 2018

                                      Préparation de gaufres salées

A première vue, rien ne ressemble moins à un salon étudiant que ces ateliers : sous une tente, le Raid 4L Trophy, à l’intérieur, soupe, confiture de kakis à volonté et on nous promet des gaufres de patate douce d’ici 30 mn. Pourtant, ce papa qui accompagne son fils – en 3ème à Charles Péguy à Chaville – a bien l’air de savoir où il va. « La 3ème G, ça ne lui correspond pas trop. Il aimerait faire de la mécanique ». Niveleuses, pelles hydraulique, il a l’embarras du choix. Nous sommes devant l’atelier de maintenance de la filière Bac professionnel Travaux publics. Le fils se colle contre le pneu d’un des engins. Il est à peine plus grand que lui. La mécanique, Romain Bonin (21 ans) en est passionné, nous dit le Dossier sponsoring. En 4 L, il va convoyer argent et matériels scolaire & sportif et traverser la France et l’Espagne pour atteindre le Maroc.

Mon fils est multi-dys*, pourra-t-il suivre ?

_ Pas de problème, le prof aussi est dys.

Soupe de légumes faite avec les bons conseils de Ferrandi

Qu’ils soient aux fourneaux ou à regarder sous le capot de leur véhicule (_ A quand le départ, Romain ?), n’oublions pas que ces étudiants font des exercices pédagogiques. Michèle Hanotaux, enseignant/formateur, a l’œil sur l’équipage** du 4 L Trophy qui partira demain après un an de préparation. Sur quoi les juge-t-on ? sur leurs aptitudes à la communication. Une odeur de soupe nous tire de là. Ce sont des étudiants en techniques environnement qui sont allés voir le chef de Ferrandi pour lui proposer de cuisiner dans le respect de l’environnement – préserver les forêts ou l’huile de palme, il faut choisir -. Un jour donc, le chef Vianney les voit arriver avec un panier rempli de légumes. Pour la quantité, le chef approuve. Pour la variété, il juge qu’il en faudrait davantage. Et il leur concocte une recette – oignons, ail, beurre, poireaux, potimarrons, carottes, cumin, pommes de terre et crème fraîche – en dégustation aux JPO. On pourrait festoyer longtemps sur place sans même s’apercevoir qu’à côté, dans une salle de classe – pas la même ambiance, avec ses tables, chaises et ordinateurs -… _ Mais qu’est-ce ? les pré-inscriptions. C’est vrai, ce n’est pas seulement une journée d’animations, on peut aussi s’inscrire pour la rentrée sur www.ecole-lea.fr

Christophe Baillat

* dyslexie, dyspraxie…

** Séverine Soille en 3e année à Sup’Biotech Paris et Romain Bonin, en 2e année de BTS aménagement paysager à l’ÉA Técomah. On peut les suivre sur Facebook : 4L RAIDingues

Remerciements à Laure Caballero (avec le chapeau sur la photo), étudiante qui a guidé mes pas à travers le dédale des stands en réglant mon allure sur le temps de cuisson des gaufres salées.

Association

Maison Léon Blum : les ressources humaines en point de mire

Jan 28, 2018

Caroline Campaignolle, directrice de cabinet. Portrait de Léon Blum.

         De cette maison, faciliter la découverte. De cette histoire, nourrir les jeunes.

Ils y tiennent à leur Cher Léon ! Le droit au congé, je veux bien, mais le siège de l’Unesco à Paris, la vitalité du cinéma français et la parité en politique, tout ça pour le même homme. Ils n’en rajouteraient pas un peu…  Ce dossier, voyons. État de l’opération. Plan scientifique : validé. Plan culturel : validé. Ressources Humaines : inquiétude.

Les dossiers, … On sait ce que c’est.

_ Taxi ! _ A Jouy-en-Josas, au 4 de sa rue. _ Sa rue ?! , la rue de qui  ? _ Léon Blum. _ Comme si j’y pensais tous les jours en me rasant.

Des voitures garées sur le trottoir d’une rue calme, un policier municipal en faction devant.
_ Voilà. On y est. C’est la foule des grands jours, on dirait. _ On ré-inaugure, cette fois pour les donateurs. _ Je connais la maison de Pierre Loti à Rochefort et celle de Victor Hugo à Guernesey mais pas celle-ci. Vous me ramènerez un quiz, s’il y en a ?

Se joindre discrètement à ceux qui sont déjà à l’intérieur.

Quand le temps ne permet pas de s’installer dans le jardin, c’est dans un hall récemment construit que se tiennent les discours. On n’aurait pas pu loger dans leur modeste maison de 1914 (ancienne fermette ré-architecturée) les cent quinze invités présents aujourd’hui.

Hall 
Pièce rapportée – elle n’existait pas du temps des Blum – vite devenue indispensable. Ce  27 janvier 2018, il faudrait un périscope pour apercevoir l’équipe projet et les officiels. Le maire de Jouy-en-Josas, Jacques Bellier, l’ancienne ministre de la Culture, Catherine Tasca, le représentant de la Fondation du patrimoine… et derrière, légèrement en retrait, Fanny Le Corre, seule permanente de ce lieu de mémoire, et, derrière encore – sur une des innombrables photographies -, l’âme de cette maison, Léon Blum, le sage pour les uns, le pape pour les autres (les Jovaciens à l’époque après-guerre), pour tous aujourd’hui, un « Illustre ».

Rez-de-chaussée

Cuisine : cuisine politique, Front Populaire, anti-sémitisme, on regardera dans le hall les caricatures de Léon Blum qui lui sont comme des insultes.

Bibliothèque :  _ Heureusement il y a un classement par domaine !

Même si la postérité ne retient que le politique, on voit que Léon Blum était un littéraire. Sur une table basse, bien en évidence, on ne peut pas le rater : La réforme gouvernementale. Plus loin, Du mariage. Sorti en 1907 – une bombe – la liberté sexuelle pour les demoiselles, rien que ça ! Comme le dit l’historien Alain Bergounioux, plus question de les livrer vierges à leur mari. Et comme cela, cinq mille ouvrages. Le couple aimait lire, a écrit un confrère du Parisien (Laurent Maron, le 13 octobre 2017). On y trouve aussi : Barrès et Blum, Jean Jaurès et Léon Blum, Blum et le totalitarisme, Blum et les États-Unis

Poursuivons car il nous reste un étage à visiter. Et l’escalier pour réfléchir.
On peut s’y laver des insultes reçues mais c’est la pièce des femmes. Vous ne voyez pas ?

Étage :

Chambres : on pense aux amour-s de Jeanne et Léon  Blum…, tous les deux ayant vécu plusieurs vies sentimentales avant de se rejoindre. On pourra lire sur le sujet Thérèse, le grand amour caché de Léon Blum de Dominique Missika (Alma Editeur).

Salle de bains : avec une entrée de jour qui ravirait les architectes, on essaie d’imaginer ce grand homme, guidés par Daniel Vermeire (conseiller municipal délégué à la maison Blum) qui mène son groupe tambour battant – de toute façon, en bas, le buffet est inaccessible – .

Peu à peu Léon Blum surgit du passé

_ Que représente-t-il aujourd’hui ? On aurait envie de le demander aux quelques jeunes qui sont venus. Ses combats, anti-sémitisme, honneur, parité homme femme, ne se démodent pas. Si sa figure nous semble lointaine, c’est qu’en bien des domaines il fut précurseur.

L’inauguration de ce jour leur est réservée
Les donateurs peuvent être fiers d’eux. Ils pourraient avoir envie de s’absorber dans la contemplation d’une liste, d’y chercher leur nom et de s’estimer quitte pour l’éternité. Qu’ils n’y comptent pas, on a encore besoin d’eux comme bénévoles. Cette maison est insatiable. Oui et non. Le bâti est financé, on n’y revient pas et le fonctionnement n’est pas un problème jusqu’en 2019. Mais, une seule permanente pour faire vivre la maison, – surtout si l’on veut respecter les congés payés chers à « ce cher Léon » – il faut avouer que c’est un peu juste.

Christophe Baillat

Adresse : 4 rue Léon Blum 78350 Jouy-en-Josas.Contacts : Maison Léon Blum : 01 30 70 68 46
Mail : [email protected]

 

 

 

Info Citoyen

Jouy-en-Josas : moins d’énergie pour les voeux

Jan 15, 2018

Pour ses vœux à la population, le maire Jacques Bellier propose : fraternité & éco-responsabilité. La tâche paraît énorme mais comme le colibri n’hésite pas à apporter sa becquée d’eau pour éteindre l’incendie – conte enseigné par Pierre Rabhi -, il faut prendre sa part et les exemples sont déjà nombreux. « Tant la chose en preuves abonde » dirait La Fontaine.

Le facteur Célestin monte sur scène. Martiniquais, Célestin Jean-Alphonse a vidé tout son sac. Pendant une petite éternité. Dans la commune (Le Vallon…). Autrefois, il commençait sa tournée de 13 Km  de bon matin, à 5 h, pour procéder au tri postal. Pourquoi lui faire tant d’honneurs ? Il a rendu de menus services. Des « services à la personne » avant la lettre ! si l’on peut dire.

Voilà les réalisations que nous avons en gestation, une expression  de Jacques Bellier qui dit tout du lien entre passé et avenir. L’esprit vif, le député Jean-Noël Barrot  cite Jean d’Ormesson : « La plus haute tâche de la tradition est de rendre au progrès la politesse qu’elle lui doit et de permettre au progrès de surgir de la tradition comme la tradition a surgi du progrès. » Pédagogue, il illustre son propos avec l’exemple de la toile de Jouy : « Elle fut d’abord un progrès avant d’être une tradition et il lui revient à son tour d’encourager le progrès ». Joueur, cet économiste distingué (10 ans à HEC où il va faire son retour), proposera à sa femme de relever le défi de la tendance baissière de la consommation.

Il est revenu le temps des grands-parents

La veille au soir ils avaient laissé le pain et le fromage sur la table. Barbara les prit : _ Où vais-je jeter cela ? _ Jeter ! Il faut le donner aux poules (Muriel Spark – La Porte Mandelbaum 1968 Buchet/Chastel)

Le maire a lancé un défi aux habitants : _ Consommez 10 % d’énergie en moins et produisez 10 % de déchets végétaux en moins (_ A la place, compostez). Même son de cloche (l’hymne de la sobriété heureuse) de la part de Jean-Noël Barrot. Le public à l’unisson – verbatim – « Nos grands-parents faisaient la même chose, simplement, ça revient ». Avec le retour annoncé de Michel Serres qui reviendra en mars avec un nouveau livre, intitulé ironiquement : C’était mieux avant, les Jovaciens jugeront sur pièces.

Il est venu le temps des bénévoles. Si le député n’a pas entonné ce couplet sur l’air du « temps des cathédrales », il n’en a pas moins annoncé un dispositif législatif qui confortera le statut des bénévoles. Place au buffet. On aurait dit une volée de colibris !

Christophe Baillat

Livre en préparation imminente Abécédaire Arland

PS : la cérémonie des vœux s’est déroulée à la Salle du Vieux Marché. Signe des temps, Sébastien a entièrement décoré la salle – jusqu’aux lustres – avec des matériaux de récupération. CQFD.

Art

Choeur du Campus Paris-Saclay à Orsay: les concerts de février

Jan 9, 2018

Le Choeur du Campus vous adresse ses meilleurs voeux à l’occasion de cette nouvelle année.

Nous avons le plaisir de vous annoncer nos prochains concerts.

En ce début 2018 c’est la musique de la période baroque, créative, riche et foisonnante qui sera à l’honneur!

Au programme: 

Deux chefs-d’oeuvre de la musique vocale spirituelle

Antonio Vivaldi : Magnificat RV610

De son vivant même, le Magnificat a établi l’immense renommée du prêtre roux. Dans toute l’Europe d’alors il a été recopié et chanté.

De ce chant de louanges de la Vierge composé dans un style noble, majestueux et emprunt de lyrisme, se dégage une atmosphère émouvante avec une vraie tension dramatique intérieure.

Marc-Antoine Charpentier : Te Deum H146

Grâce, majesté, éclat, ce grand motet de cour cérémonieux illustre parfaitement le caractère flamboyant du baroque français. Son prélude est notamment utilisé comme indicatif des émissions en Eurovision dès 1953.

Contrastes, effets théâtraux et diversité sont les caractéristiques les plus frappantes de cette œuvre glorieuse.

Une suite pour orgue

Genre musical cultivé en France pendant les XVII et XVIIIe siècles

 Louis-Nicolas Clérambault : Suite du 2ème ton (extrait du premier livre d’orgue)

Contemporain de François Couperin et Rameau, Clérambault a vécu la fin du règne de Louis XIV, la Régence et la première moitié du règne de Louis XV. Il a occupé des postes en vue et a connu les faveurs du public. Excellent compositeur de cantates il s’est d’abord fait connaître « par la savante manière dont il touchait l’orgue ».

Les 7 pièces qui la compose offre un juste et parfait équilibre de caractères et de sonorités.

Les interprètes:

Le Choeur du Campus Paris-Saclay à Orsay

Solistes et Ensemble de Musique Baroque

direction: Samuel Machado

  

Les dates, heures et lieux:

– Vendredi 2 février 2018 à 20h45, Campus d’Orsay, Amphithéâtre Henri Cartan, Bât. 427

– Dimanche 4 février 2018 à 16h, Eglise Saint-Louis-en-l’Île, Paris 4ème.


Renseignements et réservationshttps://www.scm.espci.fr/Prochains_concerts.html

Nous vous attendons nombreux pour partager ces moments d’émotions musicales. 

 

Informations reprises de Gérard Adamczewski
Président du Choeur du Campus Paris-Saclay à Orsay

Info Citoyen

17 rue Léon Blum

Déc 3, 2017

Maison à vendre : seule une autre Vera Moore pourrait y vivre ?

Rencontre avec Thomas Moore à Jouy-en-Josas (Les Metz) 

Si une famille veut y vivre, il faudrait repenser les volumes, faire des chambres plus grandes. Après quoi elle aura tout le temps de s’intéresser à son histoire. En voici un avant-goût. Thomas Moore porte sur ses épaules une saga familiale, des histoires belles et pesantes dont il n’a pas encore toutes les clefs.

La pianiste Vera Moore arrive à Jouy-en-Josas après une vie mouvementée.

Vera a abordé la 2e guerre mondiale avec en tête le modèle de la 1re, une guerre réservée aux militaires sur le front, préservant les civils à l’arrière. Elle se laisse surprendre l’été 1939. Avec son fils John sur le porte-bagages d’un vélo, elle fuit vers le Sud. Des années plus tard, elle reviendra sur ses pas, en Touraine, à Chandon (Saint-Martin-le-Beau), dans son ancienne maison. « Vera n’hésitait jamais à faire ce voyage depuis Paris ou Jouy-en-Josas » pour recevoir, comme elle savait le faire, des amis. Ne subsiste aujourd’hui que l’emplacement du poulailler, rappelant qu’à l’époque, se nourrir n’allait pas de soi.

Vera Moore arrive à Jouy en 1958 et s’installe au 17 rue Léon Blum. De la rue, la porte ouvre sur un petit espace entre deux maisons qui se regardent. Au milieu, à l’herbe entre les dalles, on devine un ancien carré de verdure. Le grand jardin est à côté. Pendant ses vacances scolaires (le primaire aux Metz à Jouy puis le secondaire à Versailles), Thomas bricole avec son père (John) dans la maison. Des travaux qui lui font dire que : « L’agencement de la maison avec salle de bains, chambre d’amis…, livres sur les grands musiciens de Nouvelle-Zélande, était fait pour Vera. Seule une autre Vera Moore pourrait aujourd’hui habiter la maison telle quelle est. »

Deux maisons avec chacune sa personnalité et qui se regardent.

Une maison et sa dépendance, ou encore, une maison et un studio indépendant. Plusieurs vies sont imbriquées dans ces deux maisons, une petite, basse (60 m2), et une plus haute et plus grande (120 m2), comme deux personnalités opposées. Vera d’un côté, avec ses élèves et ses leçons de piano et, de l’autre, John et sa famille. Au fil du temps, l’affectation à l’un ou à l’autre (Vera ou John) change. Un switch qui amène Thomas à vivre dans l’une puis dans l’autre où il rejoint Vera. Si les occupants changent, reste une nette délimitation de l’espace encore plus évidente dans le jardin. Vera n’imposait-elle pas à John de cacher son atelier mécanique ? Thomas se penche pour montrer une rose de Noël _ mauve, la fleur préférée de Vera. La pianiste a planté un cyprès pour sa naissance (20 m de haut aujourd’hui) en écho au grand cyprès adossé à la grande maison qui a souffert des travaux. Au fond du grand jardin, John a rehaussé le terrain ce qui lui donne de l’allure. Au milieu, il y a un puits couvert de végétation jusqu’à la margelle. Il paraît inchangé quand on le compare aux photos de 1958 que Thomas a en mains. Sur l’une d’elles, on aperçoit Vera, sur une autre, une motocyclette et une voiture garées dans la rue, dans le cœur historique du quartier des Metz, qui fait partie de l’ancien domaine royal de Versailles. Nous sommes à l’automne 2017, une belle lumière se promène sur la façade. Revenons à l’intérieur, au 1er étage donnant sur la rue Léon Blum. Une prise de jour a été maçonnée par John, une très jolie fenêtre en ovale. La maison, les deux maisons même, lui doivent beaucoup. Des poutres dans la grande, un escalier dans la petite…Vers 1980 les occupants switch leur maison, si l’on me pardonne cet anglicisme (Vera parlait anglais à Thomas qui lui répondait en français). Pour changer, ils n’ont qu’à traverser la petite cour dallée. Vera se retrouve dans la petite, là où ses derniers élèves ont pris leur cours sur un piano muet ou un piano droit.

Décédée il y a une vingtaine d’années, Vera Moore, repose désormais au cimetière de Jouy-en-Josas dans la même tombe que son fils John, mort à quatre-vingt-deux ans. La plaque funéraire porte deux noms : Vera Joséphine Moore. Pianiste 1896-1997 et John Constantine Brancusi Moore. Photographe 1934 – 2016. A l’extérieur, sur la plaque qui mentionne les personnes célèbres, on cherche en vain la famille Moore mais la tombe est récente il est vrai.

Décès de John Moore. Scènes de vie. Thomas se souvient.

« En 2016, je me retrouve avec deux urnes, difficilement identifiables (Peter, mon demi-frère, ne pouvait pas m’aider) » . De Vera et de John, « qui est où ? ». L’énigme sera résolue, juste à temps. Deux jours avant le transport des urnes. Comme une continuation d’un événement auquel il n’avait pas pris part, mais qui revenait, sans savoir ce que John avait fait pour Vera, Thomas fit de même pour John. Tout est relié.

La vie de cette maison est pleine d’histoires qui ne s’envoleront pas avec la mise en vente du bien par l’agence de Sophie Leconte[i] Il faudrait parler des Mondrian reçus en cadeau, qui à l’époque ne valaient pas autant qu’aujourd’hui (lors d’un déménagement Vera Moore en fait une estimation d’un montant qui paraîtrait dérisoire), de Jim Ede, le parrain de John, et de John, l’autre forte personnalité de cette maison. Photographe pour le Crazy Horse, il a conçu des systèmes électroniques pour la police…Entre lui et Vera, il y avait des étincelles car c’étaient deux caractères bien trempés mais opposés.

Un jour (Vera recevait pour le déjeuner, rarement à dîner), Vera s’est vu offrir une cocotte-minute pour cuisiner et on avait dû lui dire qu’elle n’avait à s’occuper de rien, ce qu’elle a pris au pied de la lettre. On a retrouvé des traces de projection de légumes au plafond. Une autre fois, elle a laissé couler l’eau du bain si longtemps que l’eau est passée à travers les étages. Et les travaux étaient pour John. Forcément ils avaient des sujets de dispute. C’est pour cela que la maison est à la fois l’œuvre de mon père et son boulet.

« Malgré tout, ils ont vécu ensemble » . Thomas a préféré les réunir pour l’éternité. Il possède des enregistrements de Vera Moore sur support magnétique qu’il voudrait transférer sur support numérique pour les mettre à l’abri de l’altération du temps. Un coup d’œil sur la montre après cette visite qui n’était pas programmée, il va falloir se quitter. Qu’il était bon de revenir dans cet îlot d’exil et de verdure.

Thomas n’a pas fini de chercher à comprendre l’histoire de la famille. _ « La Nouvelle-Zélande où ma grand-mère est née, c’est le  black-out ». Cette recherche a aussi un but thérapeutique. Il y a des zones d’ombre. Faut-il les préserver ? chercher à les lever ?

Christophe Baillat

Auteur de Vera Moore, de Dunedin à Jouy-en-Josas (L’Harmattan)

 Plus d’informations sur le blog lesamisdeveramoore

[i] [email protected]

Info Citoyen

Assises de la mobilité : Foire aux questions, solutions alternatives.

Nov 19, 2017

Gif-Supélec- 18 nov. 2017

Si, au fond, lors de ces Assises qui auront duré plus de cinq heures – problèmes techniques et retard des intervenants (les députés Amélie de Monchalin et Cédric Villani étaient à Lyon pour l’élection de Christophe Castaner à la tête du mouvement politique La République en Marche), on avait parlé que de problèmes de couple ? Du couple emploi & main d’œuvre et du rôle que les transports peuvent jouer entre eux.

Approche par les territoires avec la ligne 18 en ligne de mire

Au cours de sa longue carrière, Jacqueline Lorthiois (urbaniste et socio-économiste) a rencontré des zones centripètes (où la population active converge), exemple : d’Antony, des Ulis, de Palaiseau, de Chilly…on converge vers Massy. A l’inverse, d’autres qui sont centrifuges (aire de diffusion d’actifs) et, enfin, des zones « miraculeuses ». « Autonomes », à la fois bassin de vie et zone d’emploi, bassin d’emploi et réservoir de main d’œuvre. Et de citer Trappes et St-Quentin-en-Yvelines. 60% des habitants travaillent sur place. Préservons les miracles. En termes de transport, dit-elle, les petits flux (tels Lonjumeau-Massy, Savigny/Orge-Massy) ne nécessitent pas d’infrastructure lourde, type future ligne 18 du Grand Paris. Concernant le plateau de Saclay, Jacqueline Lorthiois y voit une gamme étroite d’emplois spécialisés (200/12 000) pour des masses de travailleurs qui viendront tous les jours de loin. « une dissociation de territoires terrible ».

L’interroge-t-on sur la ligne 18 ? _ On voudrait structurer une ville par les transports, c’est du non-sens, une anomalie de conception.

Retour en arrière. Genèse du Grand Paris

_ Pas d’évaluation socio-économique indépendante, manque de temps des experts mandatés, accès limité aux données…on bafoue la démocratie, dit le Pr Jean-Pierre Orfeuil (Institut d’urbanisme de Paris) qui parle du projet du Grand Paris (GP) comme « un projet du monde d’avant,  un roi thaumaturge fait le bonheur des citoyens en mobilisant des moyens financiers extrêmement lourds».

En 2009, le secrétaire d’Etat Christian Blanc élabore le projet en treize mois. _ Si on le relit, rappelle Frédéric Denhez (journaliste), le GP, c’est merveilleux, on va soigner le cancer, marcher sur l’eau…et la première évaluation faite par la Sté du Grand Paris date de 2013, « cherchez l’erreur ». On a consulté sur le GP quand le projet était bouclé, c’est normal, en France, on n’évalue rien.

Point de situation ligne par ligne

_ Je le vois bien sur ma ligne, entonné sur tous les tons.

Le « la » est donné par Frédéric Denhez : le bus Noctilien est plein, les gens préfèrent s’embouteiller en écoutant de la musique plutôt que de prendre des trains en retard à cause du mauvais entretien. Le Pass Navigo dézoné n’est pas utile à grand monde. Et c’est un mauvais signal envoyé : le transport ne vaut rien.

Le RER aura bientôt quarante ans. Certaines rames ont plus de trente ans, le réseau est à bout de souffle (source : PjL du Grand Paris) avec des effets sur la santé _ selon l’OMS, il y a des problèmes de santé si l’on dépasse 1 heure de transport par jour. Pour Marc Pélissier (Pdt Association des usagers des transports d’IdF), « Il y a eu des progrès, mais de nouveau, les difficultés continuent de plus belle ». Avec 900 000 voyageurs par jour, la ligne B est la deuxième ligne la plus chargée d’Europe ; suivent les taux de panne, les colis suspects et autres sources de perturbation. Il veut un matériel avec davantage de places assises, plus d’offre en heure creuse, le soir et le week-end.

Solutions d’ingénieurs
Modes alternatifs complémentaires vs nouvelle ligne structurante

Dans cette partie, la parole est forcément aux ingénieurs. Pas de philosophie.
Paul Ortais. _ On peut proposer de « tirer une ligne » de Versailles vers Buc et le Technocentre…

Comme Brancusi réduisait la matière à son essence, il réduit un problème à son essence. Plus un sujet (transport en IdF) est complexe, plus il le ramène à une problématique simple. Remettre à plat, repartir à zéro, Paul Ortais (ingénieur, inventeur du concept de mobilité CarLina) vante les mérites de cette technique qu’il a éprouvée. _ Appliquons la méthode à Saclay. Le cahier des charges s’énonce clairement : transporter des personnes et des biens 24h /24h et pouvoir aller partout. Son système de mobilité CarLina est constitué d’un plateau pour cabines polyvalentes. Autres options (« outils d’aménagement urbain »), le téléphérique, le tram-train…solutions chiffrées, avec leur vitesse donnée et leurs avantages & inconvénients. _ Pour le téléphérique, il faut un cheminement avec peu d’intrusion dans la vie des gens…

Transport pour Saclay, oui mais lequel ?

Veuillez m’excuser de n’avoir pas encore dit que nous étions depuis le début (14h le 18 novembre) à un grand rassemblement hétérogène dans le grand amphi « Janet » de Supélec : associations, urbanistes, économistes, élus, opérateurs, usagers et entreprises des transports… pour questionner les enjeux de la mobilité sur le plateau de Saclay et les vallées.

Laurent Probst (IdF Mobilités, anciennement STIF) a entendu ces solutions alternatives, mais selon lui, même s’il travaille à améliorer l’offre de bus pour arriver sur le plateau de Saclay (actuellement, il n’y a que la ligne 91.06, qui « explose »), _ Ça ne suffira pas, on ne peut pas faire sans métro, ça ne passe pas.

Les modes alternatifs complémentaires évoqués ne pourraient pas remplacer, à certains endroits, les infrastructures structurantes, si ?

                                                                                     Christophe Baillat

Info Citoyen

Assises de la mobilité

Nov 12, 2017

Réunion Publique 18/11/2017Des Assises de la mobilité du plateau et des vallées voisines sont organisées à Gif-sur-Yvette, le 18 novembre 2017 à l’école Centrale Supélec, de 14h à 19h. Bâtiment Bréguet, 3 rue Joliot Curie à Gif.

Réunion à l’invitation des maires des communes de Magny-les-Hameaux, Saclay, Châteaufort et Toussus-le-Noble.

Découvrez le Programme

Vallée de la Bièvre

L’odeur qui s’est répandue dans la vallée, quelle en est l’origine ?

Nov 5, 2017
Véronique Lévy-Scheimann, 2023

Un soir*à HEC,

Deux étudiantes tiennent

Autour d’une table

Une sorte de conseil de cuisine.

Pour faire les plus belles hallot de l’année

Elles ont aligné tous les ingrédients sur la table :

Farine, eau, levure, huile, sucre et œufs

Chacun d’eux placé entre la recette et l’horloge.

Jamais on n’avait vu deux filles se mettre dans un état pareil

Attendraient-elles leur fiancé pour une permission

Elles consulteraient moins souvent le calendrier.

Le calendrier hébraïque des marées

Un petit livre qu’elles feraient mieux de laisser ouvert

Plutôt que de le manipuler sans arrêt comme elles le font

A une cadence de plus en plus rapide

Au fur et à mesure que l’heure se rapproche.

Seul, sous la table et dans le noir,

Le chandelier s’impatiente, lui aussi.

Avec tout leur cœur

Les étudiantes se préparent à accueillir le Chabbat**

Leurs yeux vont du petit livre vert à l’horloge

Et de l’horloge au petit livre vert.

Le tableau des entrées et des sorties

Indique pour chaque Chabbat

L’heure de la marée divine montante

Et l’heure de son reflux.

Aussi fixent-elles le cadran de l’horloge

Elles ne voudraient sous aucun prétexte rater Celui qui va bientôt entrer

Nul n’ouvrirait au facteur _ même s’il portait un recommandé _

Même s’il était le messager de Dieu

Elles le feraient décamper.

Ce jour est le « saint Chabbat » mondial

Qui n’arrive qu’une fois l’an.

_ Les bougies ! crient-elles, allumons les bougies !

Le moment tant attendu est enfin arrivé.

Chacune plonge sous la table tête la première

pour s’emparer du chandelier.

&

Alors que l’école est sur un plateau

A soixante-dix mètres

Peut-être cent mètres

Au-dessus de la vallée

On raconte qu’autrefois

HEC fut inondée.

En ce 12 novembre

En contrebas du plateau

Perdue dans le brouillard

La Bièvre se réveille

Ragaillardie par les pluies.

Aux abords de l’INRA

Sur la berge

Un cavalier tiré à quatre épingles

Attend l’ouverture du centre équestre de Vilvert.

Il voit l’herbe disparaître

Sous l’épais manteau des feuilles mortes.

&

Il fait six degrés

L’air transporte merveilleusement

Un mélange d’olives, d’épices et d’oignons frits.

&

_ Quelle est l’odeur qui domine ?

Se demandent en même temps

Le cavalier et l’étudiante qui photographie les hallot

tout juste sorties du four.

&

Un moment de pur silence.

Un reflet porté par la flamme des bougies

Sur la croûte badigeonnée avec un jaune d’œuf.

La cuisinière en chef, sans réfléchir:

_ Une odeur de Gan Eden.

&

L’odeur du Paradis descendue dans la vallée

Cette commune, c’est une bénédiction.

Christophe Baillat

* Soir du 11 au 12 novembre 2016

** Le Chabbat ou Shabbat est le jour de repos assigné au septième jour de la semaine juive, le samedi, qui commence dès la tombée de la nuit du vendredi.

 

Art

Marcel Arland. N’oublions pas que ce grand écrivain a été professeur au Montcel.

Oct 1, 2017

Ce n’est pas gagné d’avance. Reprenons au début, il est 20h30 à la Médiathèque de Toussus-le-Noble. Nous sommes avec les fidèles qui font confiance à la programmation de Maria du Souich.

_ Ce soir, nous découvrirons des lieux saints de l’écriture. Grâce à quelques complicités, nous pénétrerons dans l’enceinte de son bureau à la nrf et grâce à celles de ses gardiens, nous irons – ce sera un privilège d’y être reçus – à Brinville (photo). Qui sait, peut-être surprendrons-nous le maître de maison en train de lire après le dîner. N’a-t-il pas sur sa table dix ou douze livres ? N’est-il pas obligé de lire une partie de la nuit pour choisir les romans dont il parlera ?

Tout Marcel Arland en trois lettres, ce serait presque possible avec ABC : Amance, Brinville et Corona (sa bonne machine à écrire), à condition d’en ajouter aussitôt trois autres : NRF.

Abécédaire. Pour la lettre A, à part l’Amance, qui a bercé son enfance, je ne vois que cette rivière pour mériter la première place. Saluons-la, nous aussi, l’Amance, de loin mais le cœur y est. Nous voilà en relation avec la Haute-Marne par l’esprit. Pour le B, Banlieue le dispute à Brinville. Qui pour lire le texte onirique qui illustre la lettre B, prendre place dans un train, s’acagnarder sur une banquette, faire soudain apparaître Marie Laurencin entre deux clochards ? Assis ou debout, selon le personnage à qui il prête sa voix, Jean-Yves Saez, fondateur du collectif Passeurs de Rimes, est l’invité–surprise de cette soirée du 29 septembre.

21h, certains n’ont encore rien mangé. Qu’à cela ne tienne, un sandwich, un verre d’eau. Là-dessus, les textes, la lampe électrique (une projection de diapos plonge la salle dans l’obscurité), reprenons. Direction Paris, la nrf et celui que le Figaro littéraire[i] a qualifié de « découvreur », Marcel Arland. 21h30, s’il ne partait pas en vacances, il avait le cafard. Au Rondon[ii], la maison de repos des auteurs. De là à Port-Cros. Découvrons un tout autre Arland, côtoyant Gide ou Paulhan. Son côté gamin dont sa physionomie est imprégnée trouve ici, au-dessus des vagues, un terrain d’application à sa mesure. Pour le L, Langres ou Lecture ? Est-ce que Marcel Arland a choisi ? 22h _ Merci à la ville de Toussus-le-Noble et à Maria du Souich, qui pour les besoins de la bibliothèque lit peut-être autant que Marcel Arland. _ Merci aux signataires de la lettre qui suggère au Montcel (quand il réouvrira) d’honorer la mémoire de Marcel Arland au Montcel où il fut professeur et heureux parmi ses garçons. Tout particulièrement Christian Bouda, proviseur de lycée et fils des gardiens de M. et Mme Arland à Brinville. Sans oublier ceux qui sont au départ de cette initiative : Claude Cailleau (fondateur de la Revue Les Cahiers de la rue Ventura), Michel Crépu (directeur de la NRF), Yvon Houssais (professeur à l’Université de Franche-Comté, Langue et littératures françaises), Rémi Soulié (modérateur des colloques Littérature en Lagast[iii]), Michel Thénard (journaliste en Haute-Marne qui partage avec Marcel Arland une parenté d’Amance[iv]). Ils ont été rejoints depuis par : Jean-Pierre Alix (membre du Groupe de Recherches Historiques de Jouy-en-Josas), Annette Cossonnet (Présidente du Syndicat d’Initiative intercommunal  Jouy & Les Loges-en-Josas), … Le public présent à Toussus a été particulièrement réceptif à cette démarche.

Christophe Baillat

[i] 1er décembre 1951. Article de Maurice Chapelan sur les coulisses du Prix Fémina.

[ii] à Olivet, près d’Orléans. Corinne Fourquier, qui accueille pour une ou plusieurs nuits en chambre d’hôte (Achacunsapose) a bien voulu aller photographier Le Rondon.

[iii] dont le dernier, le 15 juillet 2017, fut consacré aux paysages dans l’œuvre de Marcel Arland.

[iv] C.f le site chemindeleau.com

Info Citoyen

Visite au temple protestant avant le 500e anniversaire de l’affichage des thèses de Luther

Sep 20, 2017

L’anniversaire sera célébré le 15 octobre

_ Entrez, il n’y a rien à voir, c’est à peu près en ces termes un brin provocateurs que Patrick Michon, membre du conseil presbytéral attaché au temple de l’Eglise Protestante Unie* de Jouy-en-Josas, accueille les visiteurs les 16 & 17 septembre.

Si notre guide craignait de se retrouver un peu seul, quand il entre, ce samedi vers 14h, des personnes l’attendent déjà à l’intérieur. En dehors des offices et de ces Journées du patrimoine, le temple est fermé. Il faut donc profiter de l’occasion.

Construit il y a 152 ans, de l’extérieur, rien ne distingue cet édifice d’une église de campagne (_ Il a été construit sur un plan type d’église). Il y a même apparemment des chapelles sur les côtés de la nef centrale. Ne nous y trompons pas : ici, elles n’abritent pas de saints : l’une est une issue de secours, l’autre, la place réservée des enfants.

Suivons le guide. Il tente de cerner la culture religieuse du public. Catholique, ou, plutôt catholique, il voudrait connaître les différences et similitudes avec la branche protestante. Catholiques et protestants reçoivent le même baptême (mais où est la cuve baptismale ?), partagent la croyance dans la Trinité et lisent la même Bible. Mais alors, quelles sont les différences, a-t-on envie de demander ? Les différences sont visibles dans l’architecture intérieure du temple. Ni bénitier, ni tableaux, ni chemin de croix. Juste l’essentiel : sous la croix (mais où est le Christ ?), une table de communion avec une Bible ouverte.

Les us et coutumes à connaître.

_ Le dimanche, après psaumes, prières et lectures, le pasteur monte en chaire pour une prédication** qui dure vingt à trente minutes, sans référence à l’actualité, pendant laquelle les citations en grec et en hébreux sont habituelles. Les paroissiens en cercle autour de la table se transmettent l’un à l’autre la corbeille de pain et la coupe de vin, mais cette cène*** n’est pas systématique et ignore la transsubstantiation ****, autrement dit : le pain est du pain, le vin est du vin.

La paroisse protestante comprend les communes de Jouy, Chaville, Vélizy et compte 250 fidèles. Jusqu’en 1950, la chapelle appartenait à la famille Oberkampf. Inaugurée en 1865, Christophe Philippe Oberkampf, venu à Jouy en 1760 créer la manufacture des Toiles de Jouy, ne l’a pas connue. Mais il a fait venir de nombreux ouvriers d’Allemagne et de Suisse et contribuer ainsi à l’essor du protestantisme.

Christophe Baillat

Travaille sur Marcel Arland. Conférence à la Médiathèque de Toussus-le-Noble le 29 septembre

* EPU, fusion des églises réformée et luthérienne

** La prédication développe longuement les versets de l’évangile qui ont été lus

*** La Sainte Cène, qui commémore le dernier repas du Christ, l’équivalent de l’Eucharistie des messes catholiques

**** Selon la foi catholique, le pain et le vin sont transformés en corps et sang du Christ. Pour le protestantisme il n’y a pas cette « transsubstantiation ».

Info Citoyen

Promenade du dimanche après-midi

Août 27, 2017

 

Remerciements à Jean-Michel Baillat

Fin du repas : _  Et si on allait faire un tour sur le plateau de Saclay? Bien sûr, un dimanche en plein mois d’août, nous avons peu de chances de trouver des équipes au travail, mais l’envie est forte. Voir où en sont les chantiers (l’unité de mesure semble être de 100 000 m2). Il y a une bonne dizaine de grues, des voies de circulation que le GPS semble ignorer et nous nous trompons plusieurs fois. Direction Polytechnique. Nous arrivons par l’ancien sentier qui mène à l’école. On voit de loin le bâtiment circulaire EDF Lab. On a l’impression que l’on peut circuler librement partout d’un chantier à l’autre et prendre des clichés. (_ Ce serait dans un autre pays, on nous aurait déjà tiré dessus). Le bâtiment d’Horiba est dans notre dos au moment de la photo. Rapide recherche sur internet : M. Horiba est le chairman (président), son entreprise fabrique des instruments de mesure de précision notamment pour les pots d’échappement.

La passion littéraire partagée commande une visite à la maison Charles Péguy à Palaiseau, où est le point de départ du chemin de pèlerinage vers Chartres (C.f article précédent sur ce blog). Nous avons le temps, il fait beau, poursuivons notre périple à Orsay. Quartier résidentiel avec des plaques minéralogiques de tous les départements. La porte ouverte d’une maison nous attire. Est-ce un restaurant ? Il est 16h, les propriétaires sont encore à table. _ Ah, dans ce cas…_ Mais non, vous ne dérangez pas, entrez, installez-vous sur le canapé.

Mme L’Orphelin a 75 ans dont 40 passés aux fourneaux, même du temps où le couple avait un restaurant, c’était elle la patronne en cuisine. Particularité à connaître, elle conçoit le menu (il n’y a pas de carte) pour des clients (entre 4 et 20) selon leur budget. La cuisinière choisit ses produits à Rungis _ Jamais le lundi, ce sont les restes de la semaine, j’y vais le jeudi ou le vendredi. Je me lève à 4h.

Que du frais donc et que le haut du panier. Ici, on ne trouvera pas du foie de canard à 20€ le Kg venant de Pologne. Les avocats prennent le temps de mûrir sous un meuble de la salle à manger. La maison en haut du lac de Lozère fait aussi traiteur. Pendant 10 ans, elle a livré le CEA où 150 couverts attendaient. Sa clientèle compte des stagiaires opticiens (de Chartres, Strasbourg…) qui arrivent à 14h, leur journée finie. Son mari, ancien gérant du restaurant, épluche les légumes, hier, 2 Kg de haricots frais. Il y en aura encore au menu car sur une liste de courses entr’aperçue, on lisait : brocolis, pèches, haricots…

Le plateau scientifique et sa vallée, le couple les connait bien, puisqu’il a habité à la sortie de l’X. Revenons aux clients, après tout, quand on a une petite retraite de commerçants, il n’y a pas de secret, il faut travailler. Un client s’est offert un repas « tout au champagne » pour fêter sa Légion d’Honneur. La Table d’Hôtes est très encombrée (piles d’assiettes, bibelots, cartons de légumes..), on ne vient pas ici pour la décoration, on dirait que l’on a voulu mettre trois maisons dans une. Mais Les Agapes*, c’est une maison pleine où il fait bon vivre et rester discuter.

Nous sommes en août… _ Les vacances ? Mme L’Orphelin ne connait pas. Mais leur formule de table d’hôtes leur convient parfaitement, moins exigeante que le restaurant avec tout de même un revenu. L’approvisionnement en cacao de son fournisseur de chocolat belge ou les dessous de la grippe aviaire, Mme L’Orphelin vous parlera de tout. Le livre des réservations, un grand format avec une épaisse couverture cartonnée noire, est rempli. _ Quel était le dernier menu concocté ? _ Plateau de fruits de mer, lotte à l’Armoricaine, fraisier en dessert. Je ne sais pas s’il y a un livre d’Or, mais la table a eu les honneurs du Prix Nobel de physique Georges Charpak!

Voilà comment s’est terminée notre balade qui avait pour but, au départ, rappelons-le, uniquement la visite des chantiers en cours sur le plateau et la maison Péguy. Il faudrait toujours laisser une part pour l’imprévu.

Christophe Baillat

Travail en cours sur Marcel Arland avec soirée de présentation le 29 septembre à Toussus-le-Noble

* 55 rue de Lozère 91400 Orsay – Tel : 016931 4089

Info Citoyen

Chemin de Palaiseau à Chartres

Fév 23, 2017

Je ne sais pas par où passaient avant les deux millions de visiteurs qui effectuaient le pèlerinage de Chartres afin de découvrir la cathédrale, ce joyau du Moyen-Âge et ses 2600 mètres carrés de vitraux. En 2013, l’Amitié Charles Péguy a créé un nouveau chemin allant de Palaiseau à Chartres, pour les pèlerins, les marcheurs de tout poil et ceux qui veulent se mettre « dans les pas de Péguy ».

L’écrivain catholique gérant des Cahiers de la Quinzaine a vécu à Orsay et Palaiseau. Il fit deux fois le trajet à pied en 1912 et 1913 à l’allure, précise l’association, de 5 Km/h. Le chemin discrètement balisé _ suivre « Chemin Charles Péguy » sur fond bleu _ a bénéficié des fonds du Conseil Général d’Eure-et-Loir. Il reprend l’itinéraire emprunté il y a 100 ans en l’adaptant à notre époque moderne. TGV et autoroutes obligent, quand Charles Péguy parcourait la distance de 70 Km, il faut désormais en avaler 94.

La suite à lire sur mon blog jimdo                                                      Christophe Baillat

Ecoles, Entreprise

Handicap & social business stories à HEC

Déc 10, 2016

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« Il y a plein de projets possibles sur le handicap, c’est un océan bleu. » Gabrielle Portnoi

Amphi Bellon, 2 modérateurs, 3 traducteurs, 2 cadreurs et réalisateurs attendent 6 conférenciers. Route barrée pour cause de canalisation cassée à Jouy-en-Josas, embouteillage à Paris, la navette conduisant les speakers sur le campus d’HEC le 7 décembre 2016 a bien du mal à arriver.

La conférence intitulée : « Au-delà de nous-mêmes… Agir sur notre puissance d’agir » s’inscrit dans la lignée du social impact movement lancé par Muhammad Yunus en novembre avec Emmanuel FABER.

Gabrielle Portnoi a des parents déficients auditifs qui ont été « une grande source d’inspiration ». Sa mère et son père parlaient la langue des signes, il fallait les aider à répondre aux administrations… (Comme ses parents, il y a 500 000 sourds profonds en France). Mais les enfants quittent un jour le foyer familial. Quand Gabrielle entre à HEC entrepreneur, elle a déjà pu observer que les personnes sourdes, vivant dans un monde visuel, sont très douées dans les arts visuels puisqu’elles s’expriment par la peinture, le graphisme, l’audio-visuel. Certes, « ce sont d’excellents réalisateurs-monteurs… mais ils ne réussissent pas à se vendre.» Elle voulait travailler avec eux.

Gabrielle Portnoi a fondé La Manufacture Digitale, agence de communication et Entreprise Adaptée (Paris) mêlant des sourds et des entendants.

Franck Pruvost est né très malvoyant, mais il a pu se représenter « une banque d’images » dans son enfance. Deux sentiments lui sont vite apparus, un sentiment de protection et le fait que pour réussir, il devrait être meilleur que les autres car le marché du travail fait peu de place aux personnes handicapées. Dans le monde des autres, celui des voyants, Franck est comme un voyageur à l’étranger, il n’a pas les codes. S’il veut inter-agir, il doit capter des signaux qu’il ne voit pas. Il est parvenu à décrypter son environnement et a compris comment il y était parvenu. C’est grâce à la « sensibilité » qu’il a développée.

Son cabinet : Sensitive Ways intervient dans la communication, le management, la GRH… Il propose « une sensibilité à développer comme un outil pour développer la performance, un outil de compréhension de son environnement pour construire de la richesse humaine ».

Après la conférence, Franck a dit son envie de partager avec Louis Debouzy, fondateur d’Amabilis, société de services aux personnes, avec Anne-Laure Baudrillart, fondatrice de Handimagine.

Louis, lui-même en situation de handicap, voit comment les intervenantes à domicile travaillent chez lui. Il a été client de services d’assistance à personnes à New-York et Paris. Amabilis s’inspire du modèle anglais et américain où l’aidant, gouvernante ou major d’homme, est un partenaire pour les personnes en grande dépendance. Après avoir travaillé 10 ans en PME, Anne-Laure s’est « lancée dans l’aventure » cette année, comme consultante RH, pour développer dans les PME qu’elle connaît bien, leur mission handicap.

Anne-Laure Baudrillart a très envie d’intervenir dans les écoles et Franck Pruvost a challengé HEC pour qu’elle développe des axes de recherche sur « le handicap et les compétences inattendues, l’impact de la différence sur la performance et développe l’emploi des travailleurs handicapés dans les grandes entreprises ». Et de conclure _ « HEC pourrait faciliter les rencontres sur le marché du travail en trouvant des stratégies innovantes ».

Christophe Baillat

[email protected]

La soirée était animée par Camille de Monredon (Master HEC Sustainability and Social Innovation 2016 -2017) et Corentin Voiseux (HEC 2014 et co-fondateur de Hypra) sous l’œil de Lise Penillard, Directrice exécutive du Master Sustainability and Social Innovation et dans le cadre de la chaire SnO : Society and Organization. Un événement co-financé par : NET IMPACT, le Centre « Société et Organisations » et le Centre d’Entrepreneuriat

Lien vers la conférence sur Youtube. https://www.youtube.com/watch?v=Zu8hSlZ-x_Y

Le fil d’actualité de la conférence sur twitter:

Art

Daninos raconté par sa femme

Oct 23, 2016

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MAY I INTRODUCE PIERRE ?

Ecrivain levé à l’aube, Pierre entre très jeune dans les salles de rédaction. Il fait ses armes comme journaliste sportif avec son oncle qui possède la revue Tennis & Golf, avant de partir suivre les balles aux Etats-Unis pour Le Figaro. Journaliste, mais seulement le matin, il travaille l’après-midi à son œuvre romanesque. Il y brosse des souvenirs personnels, depuis la seconde guerre mondiale (Le sang des hommes -1941), jusqu’à une croisière de luxe (Les Touristocrates – 1974). Mon ami Pierrot montre l’écrivain au travail. Que lui faut-il ? Il ne demande qu’un bureau, une bonne plume et, le plus difficile à obtenir, le silence. On peut ajouter une bonne épouse. Il disait à sa femme, «  Si tu me quittais, je me noierais …dans le travail et les voyages. » Travailler, voyager, aimer et faire de l’humour. A l’école, il avait appris à rire de tout, ensuite, il s’est souvenu de ce qu’il avait appris. Lui disait-on : _ « En somme, on peut dire que vous occupez une place à part dans la littérature française ». Il répondait _ « Bien sûr je ne vais pas m’asseoir sur les genoux de quelqu’un. »

Dans le livre qu’elle consacre à son mari (Editions du Panthéon – Collection Mémoires), Marie-Pierre fait une grande place aux textes de Pierre dont elle loue le professionnalisme. Il connaissait à ce point son métier qu’il dicta un jour deux chroniques plongé dans le coma et, selon Marie-Pierre, qui était également sa documentaliste et plus encore sa partenaire, il n’y avait rien à retoucher.

MAY I INTRODUCE MARIE-PIERRE ?

Andreï Makine lui faisait l’amitié de toujours lui adresser son dernier livre. Il arrivait à la dédicataire dans son appartement du Parc de Diane à Jouy-en-Josas, où des photos de Pierre rappelaient sa présence à ses côtés. Marie-Pierre vous invitait pour une tasse de thé aussi bien en français qu’en anglais (I will arrange tea time for the two of you this summer with pleasure). Vous la trouviez chaussée de mocassins en fine fleur de cuir, prête malgré les ans à aller visiter une exposition en voiture à Paris ou à s’envoler pour New-York. J’ai connu Marie-Pierre octogénaire. Eternelle amoureuse des mots étudiant les langues. Avec les Aînés de la commune en Pologne. Participant en toute simplicité à l’Atelier d’écriture. Cet amour qu’elle a toujours porté aux mots, cet amour qui lui a fait rencontrer Pierre. Peu de personnes connaissent sa vie et pourtant elle l’a racontée avec talent dans Belle-Mère en exclusivité, paru chez de Fallois en 1996. Pierre écrit en quatrième de couverture : « Il est parfois difficile pour un écrivain d’accepter qu’il y en ait d’autres _ surtout des meilleurs. Mais avoir une épouse qui prend la plume, s’empare de votre nom, publie un livre, et, de surcroît, ne manque pas d’esprit _ c’est dur à avaler ». C’est troublant, ce titre : Belle-Mère …alors qu’elle évoque sa propre mère. Pierre a choqué sa vie. « Je n’aurais jamais dû faire la connaissance de Pierre », écrit-elle encore et encore.

Un livre provoque l’improbable rencontre

La rencontre des deux familles, d’origines sociales si différentes, n’était pas inscrite dans les cartes. Il a fallu que le destin fasse un gros, un très gros effort d’imagination. Leur histoire d’amour commence par le livre que Pierre a écrit et que Marie-Pierre achète. Nous sommes à New-York, en 1954, l’année des Carnets. Pendant que sa mère essaie de joindre les deux bouts, Marie-Pierre Dourneau garde des enfants et a la bonne idée de passer à La Librairie française. Le livre Les Carnets du Major Thompson va changer sa vie. Voilà l’homme (cet auteur qui a eu le génie de lancer un Major anglais plus vrai que nature dans la jungle des Français) avec qui elle aimerait vivre ! Aimerait, car Pierre est marié. Ralenti, le coup de foudre dure treize ans.

Marie-Pierre Daninos a la plume assassine, son mari, qui fut une sommité de la littérature est mort à l’hôpital comme un chien. En 2005. Onze ans plus tard, Marie-Pierre invective son personnel tout autant pour son manque d’humanité que pour ses soins défaillants. Le carnet de notes de Pierre et son stylo disparaissent en même temps que lui. Marie-Pierre a concentré sa dernière énergie sur terre pour raconter la vie du célèbre journaliste, celle de l’écrivain voyageur et leur vie de couple durant cinquante ans. Elle est décédée sitôt après avoir déposé le manuscrit entre les mains de son éditeur.

_ Buvons un coup, buvons en deux

A la mémoire des amoureux…

Christophe Baillat

Info Citoyen

L’histoire d’établissements liés à la communauté juive à Jouy-en-Josas et Orsay, est abordée dans deux livres

Fév 13, 2016

Deux livres très différents mais avec deux points communs : les Eclaireurs Israélites de France (E.I.F ou E.I pour faire plus court) y sont à l’honneur et la préoccupation de « Ramener dans la Communauté » les enfants (premier livre) ou les jeunes adultes (le second livre) est commune.

couve Gardien de nos frères Couverture livre un lieu où reconstruire

Le premier livre,  Le gardien de nos frères (Belfond – 2016),   est le prolongement romanesque d’un mémoire écrit, en 1984, qui portait sur la résistance juive mais que peu de lecteurs à part les membres du jury de Science-Po ont pu lire. Ariane Bois a donc fait avant tout une œuvre de vulgarisation. L’auteur hésite trop entre journalisme, mémoire de chercheur et littérature. Le résultat est un roman populaire fort bien documenté. Cette fiction historique raconte l’histoire des « enfants cachés » pendant la guerre, que les « dépisteurs » ont eu pour mission, la guerre finie, de retrouver pour les ramener aux leurs, pas forcément les parents, qui sont ou ne sont plus, mais au moins dans leur Communauté. L’enquête passe par Jouy-en-Josas où se trouvait une des premières maisons à accueillir en 1945 des enfants juifs dispersés et cachés.

Le second livre nous fait entrer dans l’Ecole d’Orsay* où 400 élèves ont été scolarisés de 1946 à 1970. L’aventure est retracée dans « UN LIEU Où RECONSTRUIRE. L’école G.B d’Orsay. » Quand Robert Gamzon crée l’école, le projet pédagogique est fortement influencé par le mouvement des E.I.F, fondé par le même Gamzon. Aux candidats, il pose cette question _ Veux-tu consacrer un an de ta vie pour étudier ensemble les sources du judaïsme et comprendre ce qui nous est arrivé ? Barou’h Haba ! (bienvenue en hébreu). A la sortie, l’école pousse ses élèves vers le service social pour la Communauté. Mais deux ans après, la création de l’Etat d’Israël pousse le fondateur à partir avec 40 E.I. Léon Askénazi, ancien élève de la promo 1, prendra bientôt les rênes de l’école. Le petit-fils du Grand Rabbin d’Algérie succède au petit-fils du Grand Rabin de France. Il renouvelle l’enseignement, distille l’ésotérique Kabbale à quelques élus dans le parc. Avec Askénazi (Manitou chez les scouts, où Gamzon l’avait repéré), « le rêve d’un mouvement E.I adulte » disparaît au profit du renouveau de la personnalité juive auquel il se voue.

Le grand mérite du livre de Lucien Gilles Benguigui, paru aux Editions Elkana en 2009, est d’aborder ce lancinant tangage entre les deux projets. Un vrai travail d’historien accompli par cet ancien élève (1953-1954). L’éditeur (une maison francophone installée à Jérusalem) écrit à propos de l’auteur qu’il a été bouleversé par son passage dans l’école « C’est pourquoi il a choisi de vivre en Israël ».

Christophe BAILLAT

* On pourra également lire l’article de Monique Vénier-Ziesel paru dans le Cahier de Chloé (Comité d’Histoire Locale d’Orsay) n°8 – Juin 2002

 

Info Citoyen

Journée de l’Entrepreneuriat Technologique, l’ENSTA organise sa 2e édition

Nov 18, 2015

Tout le monde peut venir découvrir les meilleurs projets dans le Grand Hall de l’Ensta ParisTech, sur le Campus de Polytechnique (*) le 19 novembre.

Une cinquantaine d’étudiants y suivent la formation dédiée à l’innovation et à l’entreprenariat : KITE (Knowledge Innovation neTworks Entrepreneurship). « Elle s’organise autour d’un projet à mener en équipe », projet qui peut éventuellement être repris d’une promotion à l’autre. (Quid du droit de paternité dans le cas où le projet deviendrait une florissante start-up …)

Initiée en 2015, avec des projets comme un dérailleur de vélo intelligent, un drone marin, un transport par câbles sur le Plateau de Saclay… l’Ensta ParisTech organise la 2e édition de la JET.

En parallèle du Salon KITE EXHIBITION, avec les meilleurs projets de la promo 2016, et avant la remise des Prix KITE 2016, se tiendront une :

– Table ronde « Entreprenariat et Génie maritime » à 14 h

– Conférence  « Innovation en Gendarmerie » donnée par le Lieutenant-Colonel François BREMAND à 16h

L’Ecole étant sous tutelle du ministère de la Défense, les militaires en recherche d’une seconde carrière pourront, quelle que soit leur arme, trouver sur place un programme inédit de formation pour faciliter leur reconversion.

Lancement du Salon à partir de 13h.

(*) Gratuit, ouvert à tous mais il est impératif de s’inscrire (http://jet15.eventbrite.com) et de se munir d’une pièce d’identité.

Info Citoyen

Lancement de la 7e édition du concours « Nouvelles avancées »

Oct 21, 2015

bas buste avec papier stylo buste Newton à Cambridge compressé

Avec la sortie en librairie du recueil des nouvelles primées lors de l’édition 2015 (Les Presses de l’ENSTA), la 6e édition laisse la place à la 7e. Le 20 octobre, l’équipe organisatrice a dévoilé le sujet de cette 7e édition : « Dans la peau d’Archimède, Einstein et les autres ». Les auteurs (catégorie Grand public, Etudiants scientifiques et Collège/Lycée) ont cinq mois pour remettre leur copie. Dans cet intervalle, il est tentant de scruter les variations d’une saison à l’autre. L’équipe des 8 étudiants de l’ENSTA, associée à la préparation, et encadrée par Laurence DECREAU, créatrice et directrice du concours, est augmentée d’un étudiant en biologie de l’Université Paris Sud et d’un élève de Polytechnique. A la présidence du jury, on retrouve un romancier et un scientifique : Jérôme Ferrari & Etienne Klein (Fatou Diome & Cédric Villani).

La soirée de remise des prix aura lieu à l’ENSTA ParisTech le 31 mars 2016 pour rappeler que le concours de nouvelles « Nouvelles Avancées » fait joyeusement tomber le mur entre science et littérature. L’an passé, la veille de la date limite de remise, un professeur de lettres du collège Les Garrigues (Rognes-13) relisait et corrigeait encore le travail de ses élèves, Louna, Lona et Matthias ; mais le texte est arrivé à temps …pour figurer au palmarès ! Cette année, vous avez jusqu’au 23 janvier 2016 minuit !

Plus d’information sur les sites :

eduscol.education.fr/cid82196/concours-nouvelles-avancees.html

concours-nouvelles.enstaparistech.fr

Christophe BAILLAT

Info Citoyen

Une série d’entretiens à la ferme

Juil 24, 2015

« Il n’y a pas si longtemps, l’agriculture du Plateau, c’était le Père Vandame, le Père Dupré, le Père Trubuil, le Père Laureau…Maintenant, ce sont tous les fils (ou toutes les filles !) qui ont repris l’activité. »

Terres précieuses

Célébration collective des familles agricoles du Plateau de Saclay

C’est en lisant la newsletter envoyée par la Présidente de Jouy Ecologie que j’ai été informé de la parution de ce livre de témoignages d’agriculteurs et agricultrices du Plateau de Saclay. Le préfacier de « Terres précieuses », Thomas Joly, est Président de Terre & Cité. Le livre participe donc à un courant de défense du territoire qui mobilise depuis des années ses acteurs pour la pérennité des terres agricoles. On y retrouve plusieurs signatures emblématiques comme celles de François Lerique, porteur du projet « alternatif » contre « l’entêtement de l’Etat » et amapien*, de Laurent Sainte-Fare Garnot, gérant de Terres Fertiles qui « rassemble des gens très engagés dans la réflexion sur le devenir du territoire »… Voilà pour les présentations.

Revenons au livre et d’abord à son auteur.

Sous l’apparente harmonie de la voûte céleste, le scientifique voit un lieu de combats. Je ne veux pas mettre ici l’accent sur les combats, encore qu’ils existent (c’est l’un des mérites du livre de les rappeler), mais souligner l’importance de l’œil de l’observateur dans l’observation.

Formée à l’Ecole de la statistique, plutôt que de continuer à « compter les vaches », comme elle le dit, Martine Debiesse a préféré conter les vies. Comment s’est formé l’œil de cette biographe professionnelle qui a trempé sa plume dans la terre, et d’où lui vient sa sensibilité pastorale ? En réalité, sans s’en douter jamais, son destin était écrit. Sa généalogie combinée la convoquait pratiquement pour écrire l’histoire de ce territoire qui a comme elle une double identité. Non aveuglée par son ascendance paternelle (son grand-père dirigea le CEA durant seize ans), Martine Debiesse a su tirer parti de ses racines paysannes du côté maternel pour tisser des liens avec les agriculteurs entrepreneurs du plateau. Sous sa plume on les voit comme les truites dans l’eau transparente d’une rivière. Rivière menacée mais les poissons sont bien décidés à se battre pour vivre.

Tour de plaine

Le livre nous emmène sur la terre des générations qui se succèdent. De la G1, « Le Plateau de Saclay, dans l’temps »,  la génération qui s’implante initialement, à aujourd’hui (G3, G4), c’est-à-dire avant et pendant le « tsunami de l’urbanisation » (interview de Cristiana Modica Vandame, une Sicilienne devenue agricultrice à Villiers-le-Bâcle pour une raison sentimentale). Vers l’an 2000, ces familles d’agriculteurs du Plateau se demandaient, face aux projets qui s’annonçaient, si les gens qui habitaient ou travaillaient sur le Plateau voulaient conserver ce paysage agricole ou si ça leur était complètement égal. Guillemette Dupré–des Courtils (G3) explique qu’une poignée d’agriculteurs du Plateau a tout déclenché, « la création de Terre et Cité, toutes ces études […] », qui ont fait connaître le métier, ses enjeux, pour que change le regard sur l’agriculture.

Je ne sais pas si l’homme descend du poisson, laissons cette question aux scientifiques, mais ces fils et filles (Francine Allavoine Garcin, Emmanuel Laureau, Emmanuel Vandame…) qui poursuivent aujourd’hui l’exploitation ont  envie de « défendre le côté agricole du territoire ». Ténacité exigée. On sera surpris de  la résilience dont Charles Monville, éleveur de volailles bio, a fait preuve pour que son rêve de posséder une exploitation se réalise enfin, à 37 ans.

Avec ce nouveau livre, on perçoit mieux la mentalité agricole car il est écrit à hauteur d’homme, dans la pâte humaine qui fermente, qui lève et donne – parfois – des « pousses de cultivateurs ».

Christophe Baillat

* AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne

Martine Debiesse est l’auteur de « Terres précieuses » paru aux éditions Grand Carroi

http://terresprecieuses.jimdo.com/le-trouver/

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