Chromatographie parlera davantage aux scientifiques qu’aux littéraires puisqu’il s’agit – définition du Larousse – de séparer les constituants d’un mélange ; c’est bien sûr un clin d’œil à une bande dessinée de l’artiste. Le mois d’octobre marque la fin (12/10) d’une exposition d’Audrey Sedano à Voisins-le-Bretonneux et le début d’une autre à Jouy-en-Josas présentée jusqu’au 4 janvier 2026. Revenons, en les séparant, vers l’une et vers l’autre.
Maison Decauville. HORS DES CASES. Science & art au féminin.
La Maison Decauville est une ancienne ferme, aujourd’hui à la fois le siège du Service culture et vie associative de la ville, et lieu d’exposition sur deux étages.
Sur l’affiche, une des héroïnes dessinées par l’artiste : Lysa, une biologiste qui utilise l’IA pour prédire des protéines et doute (« dois-je mener mes recherches à l’ancienne ? »). Audrey Sedano transposée ? N’est-elle pas docteur en bio-informatique ? A moins que l’artiste se soit représentée à travers l’autre héroïne, Sally, une illustratrice qui crée l’affiche d’un Festival du film ? Dans Chromatographie de mon héritage, Audrey Sedano a mis à l’honneur un aïeul, Marcel Servigne, scientifique de haut niveau. La série des hommages se poursuit avec celui consacré à l’architecte Mallet-Stevens. Si l’artiste illustratrice s’intéresse au passé (de nombreux pavillons de l’Exposition universelle 1937 sont réinterprétés, comme cet étonnant pavillon du Tabac et des Allumettes), tout particulièrement au patrimoine, son propos fait dialoguer passé et présent.
Musée de la Toile de Jouy – SAINT SAT’ & LA TOILE DE JOUY
Le titre de l’exposition est également celui d’une BD cosignée Audrey Sedano et Johan Pelzer, son mari, à paraître en 2026, dont des crayonnés* donnaient un avant-goût. Si tous deux étaient présents au vernissage le 9 octobre, c’est bien à Audrey que Didier Morin, maire de Jouy-en-Josas, s’est adressé pour l’inviter à guider le public dans l’exposition SAINT SAT’ & LA TOILE DE JOUY, fruit de son travail de création inspiré du motif Toile de Jouy.
Etienne Mallet, Président des Amis du Musée de la Toile de Jouy, s’est intéressé de près à ce travail, admiratif à la fois de l’artiste et de la chef d’entreprise, puisqu’elle a créé la maison d’édition Petit Saturnin qui édite ses BD. Éclectique dans les procédés (sérigraphie, linogravure…), les supports (carrés imprimés, vêtements…) qu’elle choisit, il y a bien une « patte » graphique » Audrey Sedano, à la croisée des recherches sur le patrimoine, de l’humour et de l’art contemporain. Boulimique de travail et en perpétuel besoin de renouvellement, on a pu l’entendre dire : « Je suis devenue spécialiste du travail sur carton », à l’occasion de la confection d’une robe en complicité avec Sylvie Bonsom, sa mère, qui co-signe trois « pièces de mode ». Les plumes de la robe bustier bleue (photo) à dessins blancs sont un clin d’œil au personnage du chevalier-canard dans la BD Saint Sat’.
Après l’habillage du parcours permanent du Musée et l’Exposition Bulles de Jouy** à l’affiche jusqu’au 11 janvier, Audrey Sedano poursuit son partenariat avec le MTJ dont la direction par intérim est assurée par Soline Dusausoy.
Christophe Baillat
* Le crayonné précède l’encrage
** Voir l’article : Quand la Toile de Jouy rencontre la BD – monSaclay.fr
Pour aller plus loin : https://www.audreysedano.fr
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