Mardi 20 mai, lors la réunion publique d’information sur les grands projets urbains de Saclay, celui dit de « La Chapelle » a suscité bien des discussions. Cette chapelle se trouve ruelle Armand Leroux, au Val d’Albian ; lisez cet article si vous ne la connaissez pas bien.

Son histoire débuta au siècle dernier, et accompagna la croissance de la population : d’abord celle du Val ancien, puis l’apport du Parc de Diane sur Jouy-en-Josas, et plus tard l’extension « Mare aux saules » de Saclay.



Lotissement à cheval sur deux communes. Petite chapelle préfabriquée construite sur une parcelle de Saclay acquise en 1956 par la paroisse de Jouy.
Chapelle nouvelle, bénie en 1970 sous le patronage de « Saint Louis ». Elle servit pendant près de 30 ans avant d’être réaffectée en lieu de stockage.
Chapelle restaurée pour une réouverture en 2010. Le diocèse d’Evry a laissé la charge de la dette et de l’entretien à la paroisse de Jouy.
De nos jours, suite au rapprochement fonctionnel des paroisses, il n’est plus assuré de célébrations au Val d’Albian, d’où la mise en vente du site.
Avec au départ, une bonne intention : y faire réaliser un immeuble résidentiel à vocation sociale, avec un rez-de-chaussée dédié à l’accueil de personnes handicapées.

Projet louable qui n’est pas sans inconvénients :
– imperméabilisation d’un sol de zone humide (déjà sujet aux inondations de ruissellement),
– impact invasif sur le cadre de vie local (paysage, surplomb des jardins, circulation, stationnement),
– éloignement des commodités (nécessitant l’organisation d’une desserte spécifique),
– enclavement viaire inadapté aux véhicules lourds (livraisons, interventions d’urgence, collecte des déchets).
Sauf promoteur ou candidat locataire, personne ne saurait admettre qu’une saignée de la mare du Tonkin vers la rigole de Favreuse permette un accès automobile à la résidence projetée. Ces lieux sont fréquentés et appréciés pour la promenade et la détente, dans une oasis bucolique au cœur du quartier pavillonnaire.


La première négociation du diocèse ayant échoué avec HOMNIA, un autre porteur de projet est sur les rangs (CDC habitat). Souhaitons que de proche en proche l’esprit « charitable » ne disparaisse pas dans une opération immobilière classique ; de toutes façons, les inconvénients subsisteront.
Si l’aspect social peut éventuellement être reporté vers d’autres projets d’urbanisme (ils ne manquent pas à Saclay), la question de l’avenir du site reste posée. Sans prétendre à une valeur architecturale, il appartient au patrimoine culturel du Val d’Albian, en respect pour les familles qui ont construit (André Lachambre …) et entretenu (François Driencourt …). Aussi pour celles qui s’y sont réunies, qu’on partage ou non leur foi.
Le cadre extérieur et l’espace intérieur se prêtent encore très naturellement à un usage de collectivité. Mais la municipalité de Saclay a dit ne pas avoir les moyens de prendre en charge cet objectif.

Tout porteur de projet de remplacement devra déposer une demande de permis de construire. En visant l’optimisation de son contenu, la mairie a engagé une concertation de riverains. Riverains qui refusent le projet en l’état et qui appellent à signer une pétition en ligne pour demander préalablement une étude approfondie des impacts et conséquences.
Votre opinion hésite encore après ce long développement ? Pas celle du « collectif du Tonkin » ! Consultez la …
2 Comments
C’est un projet entre deux acteurs privés. Ce n’est pas le projet de la mairie. S’il respecte les règles, il sera légal. De plus la mairie n’a plus le droit de préempter. Enfin, si la préfecture entre dans le dossier car Saclay ne respecte pas la loi SRU, ça sera pire. Oui à La Défense de l’environnement et du cadre de vie. Mais attention à tenir compte de ce qui s’impose à la commune.
Certes, un projet conforme aux règles en vigueur sera légal. Mais les règles imposées à Saclay par la préfecture sont discutables.
La potentialité du futur quartier de la ZAC du Christ a été éludée (voir la révision hâtive du PLU) pour carencer la commune en logements sociaux et la priver de son droit de préemption.
Le tour est joué pour pouvoir bétonner ailleurs abusivement ! Que penser de la relation maire/préfet ?
Au nouveau maire de faire remettre la pendule à l’heure pour retrouver sa liberté de manoeuvre …