Source : Le Parisien http://www.leparisien.fr/igny-91430/fin-de-la-greve-aux-cars-d-orsay-30-09-2011-1632171.php
Ils étaient en grève depuis lundi à l’appel de la CGT, FO et FNCR. Mais hier, en fin de soirée, un accord était en cours de rédaction entre les chauffeurs grévistes et la direction des Cars d’Orsay. « Nous avons obtenu ce que nous voulions, assure, satisfait, Thierry Borhis de la CGT. Nous avons été entendus sur l’amélioration de nos conditions de travail, et nous avons obtenu une hausse des salaires de 2% et une prime exceptionnelle de 150 €. » En conséquence, le blocus du dépôt de bus de Marcoussis devait être levé. Sauf incident de dernière minute, le trafic doit reprendre normalement dès ce matin.
De quoi soulager les milliers d’usagers totalement privés de cars depuis mardi, notamment sur le plateau de Saclay. En attendant, ceux-ci ont dû recourir au système D. « S’ils ne gagnent pas assez, je les comprends, acquiesçait hier cette jeune femme. Ce matin, j’ai dû faire du stop, j’ai eu de la chance, une dame m’a emmenée, et puis après, j’ai marché un peu.
Heureusement qu’il fait beau et qu’aujourd’hui je finis tôt. » La situation devenait pénible pour les usagers Pour Milton, qui fait Brétigny-Les Ulis tous les jours, la situation devenait pénible. « D’habitude, je mets déjà plus d’une heure pour faire le trajet avec les changements. Là, il me faut près de deux heures pour aller travailler et rentrer chez moi. Le conflit commence à être long, du coup, en prévision, j’ai pris des jours de congé lundi et mardi. Les salaires, c’est partout que ça ne va pas, il faudrait une grève générale. » Devant le groupe scolaire Curie à Palaiseau, les parents s’étaient organisés pour aller chercher les enfants qui habituellement prennent les transports scolaires.
« Comme je finis tôt, je récupère cinq ou six enfants qui habitent à côté de chez nous, expliquait Nadia. Ce matin, c’est une autre maman qui s’est dévouée. » « On n’avait pas été prévenus, déplorait Stéphanie. Lundi, des enfants se sont retrouvés seuls dans la rue à attendre un car! Du coup, des professeurs les ont ramenés dans la cour, et nous, on se retrouve à payer l’étude. Ce n’est pas normal. On subit la grève et, en plus, la mairie facture l’étude. Nous sommes pris en otages. » Certaines villes avaient pris les devants, comme à Bièvres, où la mairie avait confié à une société le transport de ses collégiens jusqu’à Igny.
Et sur le site de la CGT … Cars d’Orsay: grève victorieuse sur toute la ligne
Les chauffeurs des Cars d’Orsay, du groupe Transdev Veolia, ont obtenu en quatre jours de grève un succès sur toute la ligne revendicative.: rémunérations en panne, des heures de conduite sans aller aux toilettes, des horaires inconciliables avec les limitations de vitesse, des menaces sur la sécurité des chauffeurs et des passagers. Sur les quelque 150 chauffeurs de cette entreprise de 249 personnes, 117 ont cessé le travail le 26 septembre. Le seul bus sorti le 29 septembre a été caillassé, et ce jour-là, la direction a signé un protocole après six heures de négociations. Les résultats sont excellents: 2 % d’augmentation des salaires, une prime de 150 euros, paiement d’une journée de grève, renoncement de la direction aux sanctions, et mise en place d’une commission sur les conditions de travail.
Le syndicat CGT, animé par Thierry Borhis, a été en pointe dans cette action. C’est lui qui est intervenu auprès des élus locaux de la CAPS (Plateau de Saclay) et des Ulis, et c’est à la CGT que la direction a demandé de réunir les autres organisations le 29 septembre. Cette position offensive depuis longtemps a doublé les effectifs du syndicat (+ 11) depuis début 2011. En revanche, la CFDT, absente dans la lutte, risque d’en subir les conséquences, d’autant que les deux autres syndicats, FO et FNCR, s’étaient rangés aux côtés de la CGT.